Seconde Guerre Mondiale Cheratte.net Notre village, hier et aujourd'hui. https://cheratte.net/joomla1.5/index.php 2024-04-27T19:16:10Z Joomla! 1.5 - Open Source Content Management La seconde guerre mondiale vue depuis Cheratte 2010-05-04T15:43:38Z 2010-05-04T15:43:38Z https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&view=article&id=68:la-seconde-guerre-mondiale-vue-depuis-cheratte&catid=101:seconde-guerre-mondiale-1939-1945&Itemid=83 Van Ass JF binote@hotmail.com <p style="text-align: justify;">Il y a maintenant 70 ans, l'Europe était en guerre... une guerre qui allait dégénérer en conflit mondial. Le second du 20e siècle, et heureusement le dernier que Cheratte ait eu à subir.</p> <p style="text-align: justify;">Quel était le contexte de l'époque ? Bon nombre d'excellents ouvrages, de films ou de site internet traitent de la seconde guerre mondiale à différents niveaux. Nous ne nous intéresserons ici qu'aux évènements ayant eu lieu à Cheratte, ou ayant eu une incidence directe sur la vie du village ou de ses habitants.</p> <p style="text-align: justify;">La plupart des cherattois ayant connu cette période difficile de notre histoire ne sont plus parmi nous aujourd'hui. Certains reposent dans un des cimetière du village, alors que d'autres en sont partis pour ne jamais plus y revenir. Nous avons cependant voulu retrouver les quelques derniers témoins de cette époque, afin de tenter de vous faire revivre les tristes évènements de ces années là; pour que leur histoire et celle de notre village durant cette guerre ne soient pas oubliés.</p> <p style="text-align: justify;">A ces témoignages sont venus s'ajouter les résultats de mes recherches dans divers ouvrages et sites internet, et l'appui de bon nombre de documents et archives d'époque que j'ai en ma possession ou qui m'ont été généreusement prêtés.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">Notre site présentera cette période sous différents articles, dont voici la liste :</p> <ol> <li><a target="_self" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=69:lavant-guerre&amp;catid=101"><strong>L'avant-guerre</strong></a></li> <li><a target="_self" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=71:cheratte-dans-la-position-fortifiee-de-liege&amp;catid=101&amp;Itemid=83"><strong>Cheratte dans la position fortifiée de Liège</strong></a></li> <li><a target="_self" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=73:la-mobilisation&amp;catid=101&amp;Itemid=83"><strong>La mobilisation</strong></a></li> <li><a target="_self" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=75:linvasion&amp;catid=101&amp;Itemid=83"><strong>L'invasion</strong></a></li> <li><a target="_self" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=76:levacuation&amp;catid=101&amp;Itemid=83"><strong>L'évacuation</strong></a></li> <li><strong><a target="_self" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=77:les-prisonniers-de-guerre&amp;catid=101&amp;Itemid=83">Les prisonniers de guerre (1e partie : 1940)</a><br /></strong></li> <li><a target="_self" title="L'occupation (1e partie, 1940-1942)" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=82:loccupation&amp;catid=101&amp;Itemid=83"><strong>L'occupation (1e partie : 1940-1942)</strong></a></li> <li><strong><a target="_self" title="L'occupation (2e partie, 1943-1944)" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=83:loccupation-2e-partie-1943-1944&amp;catid=101&amp;Itemid=83">L'occupation (2e partie : 1943-1944)</a><br /></strong></li> <li><a target="_self" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=102:la-liberation&amp;catid=101&amp;Itemid=83"><strong>La libération</strong></a></li> </ol> <p>Ces articles ne vous seront pas présentés d'un bloc, mais petit à petit, tout au long de cet été 2010.</p> <p> </p> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="ww2_theme" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/ww2_theme.jpg" width="640" height="480" /></p> <p style="text-align: justify;">Il y a maintenant 70 ans, l'Europe était en guerre... une guerre qui allait dégénérer en conflit mondial. Le second du 20e siècle, et heureusement le dernier que Cheratte ait eu à subir.</p> <p style="text-align: justify;">Quel était le contexte de l'époque ? Bon nombre d'excellents ouvrages, de films ou de site internet traitent de la seconde guerre mondiale à différents niveaux. Nous ne nous intéresserons ici qu'aux évènements ayant eu lieu à Cheratte, ou ayant eu une incidence directe sur la vie du village ou de ses habitants.</p> <p style="text-align: justify;">La plupart des cherattois ayant connu cette période difficile de notre histoire ne sont plus parmi nous aujourd'hui. Certains reposent dans un des cimetière du village, alors que d'autres en sont partis pour ne jamais plus y revenir. Nous avons cependant voulu retrouver les quelques derniers témoins de cette époque, afin de tenter de vous faire revivre les tristes évènements de ces années là; pour que leur histoire et celle de notre village durant cette guerre ne soient pas oubliés.</p> <p style="text-align: justify;">A ces témoignages sont venus s'ajouter les résultats de mes recherches dans divers ouvrages et sites internet, et l'appui de bon nombre de documents et archives d'époque que j'ai en ma possession ou qui m'ont été généreusement prêtés.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">Notre site présentera cette période sous différents articles, dont voici la liste :</p> <ol> <li><a target="_self" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=69:lavant-guerre&amp;catid=101"><strong>L'avant-guerre</strong></a></li> <li><a target="_self" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=71:cheratte-dans-la-position-fortifiee-de-liege&amp;catid=101&amp;Itemid=83"><strong>Cheratte dans la position fortifiée de Liège</strong></a></li> <li><a target="_self" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=73:la-mobilisation&amp;catid=101&amp;Itemid=83"><strong>La mobilisation</strong></a></li> <li><a target="_self" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=75:linvasion&amp;catid=101&amp;Itemid=83"><strong>L'invasion</strong></a></li> <li><a target="_self" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=76:levacuation&amp;catid=101&amp;Itemid=83"><strong>L'évacuation</strong></a></li> <li><strong><a target="_self" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=77:les-prisonniers-de-guerre&amp;catid=101&amp;Itemid=83">Les prisonniers de guerre (1e partie : 1940)</a><br /></strong></li> <li><a target="_self" title="L'occupation (1e partie, 1940-1942)" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=82:loccupation&amp;catid=101&amp;Itemid=83"><strong>L'occupation (1e partie : 1940-1942)</strong></a></li> <li><strong><a target="_self" title="L'occupation (2e partie, 1943-1944)" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=83:loccupation-2e-partie-1943-1944&amp;catid=101&amp;Itemid=83">L'occupation (2e partie : 1943-1944)</a><br /></strong></li> <li><a target="_self" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=102:la-liberation&amp;catid=101&amp;Itemid=83"><strong>La libération</strong></a></li> </ol> <p>Ces articles ne vous seront pas présentés d'un bloc, mais petit à petit, tout au long de cet été 2010.</p> <p> </p> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="ww2_theme" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/ww2_theme.jpg" width="640" height="480" /></p> L'avant-guerre 2010-05-04T16:33:49Z 2010-05-04T16:33:49Z https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&view=article&id=69:lavant-guerre&catid=101:seconde-guerre-mondiale-1939-1945&Itemid=83 Van Ass JF binote@hotmail.com <p style="text-align: justify;">A cette époque Cheratte était un village paisible, dominé par l'activité du charbonnage.</p> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="cheratte_1930" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/cheratte_1930.jpg" width="640" height="405" /></p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">Le charbonnage du Hasard employait plus de 1500 ouvriers. La direction avait également mis en chantier plusieurs travaux importants sur le site de Cheratte (les puits n°2, la cité Henry et le port dans les années 20, et le puits n° 3 fin des années 30), ce qui semblait assurer un avenir radieux.<br />Malheureusement la crise de 1929 brouilla quelque peu ce tableau optimiste, et dans les années 30, deux grèves générales touchèrent la Belgique. La grève sauvage de 1932 dégénérant en émeutes essentiellement dans le borinage, et celle de juin 1936 paralysant le bassin charbonnier liégeois pendant près de deux semaines. Cette grève permit cependant d'obtenir divers acquis sociaux tels que les congés payés et la semaine de 40h.</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000; margin-right: 5px;" alt="charbonnage_1930" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/charbonnage_1930.jpg" width="500" height="307" /><img style="margin-left: 5px; border: 1px solid #000000;" alt="carte_assure" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/carte_assure.jpg" width="189" height="310" /></p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">Le charbonnage n'était pas la seule opportunité de travail pour les cherattois à l'époque. Certains travaillaient aux Aciéries de la Meuse, à la FN ou dans d'autres entreprises de la région. La politique de grands travaux du gouvernement a également permis à bon nombre de cherattois de trouver facilement du travail, notamment dans les travaux du canal Albert, de la rectification de la Meuse, ou encore lors de la modernisation des fortifications de Liège. Tout cela sans oublier les petits artisans et les commerçants qui étaient très nombreux à Cheratte.</p> <p><strong>Quelques évènements particuliers émaillèrent la vie des cherattois :</strong></p> <p>En 1930, début des travaux de creusement du canal Albert. Le Canal sera inauguré le 30 juillet 1939 par le Roi Léopold III.</p> <p>La première ligne d'autobus régulière traverse Cheratte-Bas.</p> <p>En 1933, destruction de l'ancienne maison communale (construite en 1846), après que la commune ait fait l'achat de la maison de Mr. Buschgens, directeur du chantier naval pour en faire la nouvelle maison communale (actuelle Justice de Paix).</p> <p>En 1935, la rive droite de la Meuse est endiguée, suite aux inondations de 1926. Le "coude" de la Meuse à Cheratte devra également être rectifié. Les travaux d'endiguement dureront trois ans, tandis que ceux de la rectification ne seront terminés qu'après la guerre. Ces travaux sonneront le glas des activités du&nbsp; passage d’eau.</p> <p>En 1938, on remet en état la route Liège-Maastricht. Les pavés font place à l'asphalte sur la grand route traversant le village. C'est également cette année là que Cheratte verra arriver un des premiers grands groupes de travailleurs immigrés, environ 800 polonais.</p> <p>En 1939, une entreprise liégeoise (Travhydro) est chargée de travaux auprès des forts de Liège. Les surveillants des chantiers sont installés dans des baraquements à Cheratte.</p> <p>Durant l'été 39, lors de l'exposition internationale de l'eau à Liège, la Reine Wilhelmine des Pays-Bas visite le port de Cheratte à bord du yacht du directeur du charbonnage, monsieur Henry.</p> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="Bateau Henry" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/phocagallery/Photos_Geographie/Cite/thumbs/phoca_thumb_l_Canal3.jpg" width="479" height="285" /><img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px;" alt="Wilhelmina" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Wilhelmina.jpg" width="218" height="285" /></p> <p style="text-align: center;"> </p> <hr /> <p style="text-align: center;"><strong>Retrouvez une collection de documents cherattois datant d'avant-guerre <a target="_self" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_phocagallery&amp;view=category&amp;id=37">ici</a></strong></p> <p><strong> <hr /> <br /></strong></p> <p style="text-align: justify;">A cette époque Cheratte était un village paisible, dominé par l'activité du charbonnage.</p> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="cheratte_1930" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/cheratte_1930.jpg" width="640" height="405" /></p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">Le charbonnage du Hasard employait plus de 1500 ouvriers. La direction avait également mis en chantier plusieurs travaux importants sur le site de Cheratte (les puits n°2, la cité Henry et le port dans les années 20, et le puits n° 3 fin des années 30), ce qui semblait assurer un avenir radieux.<br />Malheureusement la crise de 1929 brouilla quelque peu ce tableau optimiste, et dans les années 30, deux grèves générales touchèrent la Belgique. La grève sauvage de 1932 dégénérant en émeutes essentiellement dans le borinage, et celle de juin 1936 paralysant le bassin charbonnier liégeois pendant près de deux semaines. Cette grève permit cependant d'obtenir divers acquis sociaux tels que les congés payés et la semaine de 40h.</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000; margin-right: 5px;" alt="charbonnage_1930" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/charbonnage_1930.jpg" width="500" height="307" /><img style="margin-left: 5px; border: 1px solid #000000;" alt="carte_assure" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/carte_assure.jpg" width="189" height="310" /></p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">Le charbonnage n'était pas la seule opportunité de travail pour les cherattois à l'époque. Certains travaillaient aux Aciéries de la Meuse, à la FN ou dans d'autres entreprises de la région. La politique de grands travaux du gouvernement a également permis à bon nombre de cherattois de trouver facilement du travail, notamment dans les travaux du canal Albert, de la rectification de la Meuse, ou encore lors de la modernisation des fortifications de Liège. Tout cela sans oublier les petits artisans et les commerçants qui étaient très nombreux à Cheratte.</p> <p><strong>Quelques évènements particuliers émaillèrent la vie des cherattois :</strong></p> <p>En 1930, début des travaux de creusement du canal Albert. Le Canal sera inauguré le 30 juillet 1939 par le Roi Léopold III.</p> <p>La première ligne d'autobus régulière traverse Cheratte-Bas.</p> <p>En 1933, destruction de l'ancienne maison communale (construite en 1846), après que la commune ait fait l'achat de la maison de Mr. Buschgens, directeur du chantier naval pour en faire la nouvelle maison communale (actuelle Justice de Paix).</p> <p>En 1935, la rive droite de la Meuse est endiguée, suite aux inondations de 1926. Le "coude" de la Meuse à Cheratte devra également être rectifié. Les travaux d'endiguement dureront trois ans, tandis que ceux de la rectification ne seront terminés qu'après la guerre. Ces travaux sonneront le glas des activités du&nbsp; passage d’eau.</p> <p>En 1938, on remet en état la route Liège-Maastricht. Les pavés font place à l'asphalte sur la grand route traversant le village. C'est également cette année là que Cheratte verra arriver un des premiers grands groupes de travailleurs immigrés, environ 800 polonais.</p> <p>En 1939, une entreprise liégeoise (Travhydro) est chargée de travaux auprès des forts de Liège. Les surveillants des chantiers sont installés dans des baraquements à Cheratte.</p> <p>Durant l'été 39, lors de l'exposition internationale de l'eau à Liège, la Reine Wilhelmine des Pays-Bas visite le port de Cheratte à bord du yacht du directeur du charbonnage, monsieur Henry.</p> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="Bateau Henry" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/phocagallery/Photos_Geographie/Cite/thumbs/phoca_thumb_l_Canal3.jpg" width="479" height="285" /><img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px;" alt="Wilhelmina" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Wilhelmina.jpg" width="218" height="285" /></p> <p style="text-align: center;"> </p> <hr /> <p style="text-align: center;"><strong>Retrouvez une collection de documents cherattois datant d'avant-guerre <a target="_self" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_phocagallery&amp;view=category&amp;id=37">ici</a></strong></p> <p><strong> <hr /> <br /></strong></p> Carte de la PFL 2010-05-05T13:57:03Z 2010-05-05T13:57:03Z https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&view=article&id=70:carte-de-la-pfl&catid=101:seconde-guerre-mondiale-1939-1945&Itemid=83 Van Ass JF binote@hotmail.com <div style="text-align: center;">Carte montrant les différentes fortifications du secteur Barchon-Meuse de la Position Fortifiée de Liège en 1940.</div> <p style="text-align: center;"><iframe src="http://maps.google.com/maps/ms?ie=UTF8&amp;hl=fr&amp;t=p&amp;msa=0&amp;msid=114985899047407557066.000485d88089b78f8f3c0&amp;ll=50.683027,5.664997&amp;spn=0.026104,0.054932&amp;z=14&amp;output=embed" width="640" height="480" frameborder="0" scrolling="no"></iframe></p> <br /><small>Afficher <a href="http://maps.google.com/maps/ms?ie=UTF8&amp;hl=fr&amp;t=p&amp;msa=0&amp;msid=114985899047407557066.000485d88089b78f8f3c0&amp;ll=50.683027,5.664997&amp;spn=0.026104,0.054932&amp;z=14&amp;source=embed" style="color: #0000ff; text-align: left;">PFL Barchon Meuse</a> sur une carte plus grande</small> <div style="text-align: center;">Carte montrant les différentes fortifications du secteur Barchon-Meuse de la Position Fortifiée de Liège en 1940.</div> <p style="text-align: center;"><iframe src="http://maps.google.com/maps/ms?ie=UTF8&amp;hl=fr&amp;t=p&amp;msa=0&amp;msid=114985899047407557066.000485d88089b78f8f3c0&amp;ll=50.683027,5.664997&amp;spn=0.026104,0.054932&amp;z=14&amp;output=embed" width="640" height="480" frameborder="0" scrolling="no"></iframe></p> <br /><small>Afficher <a href="http://maps.google.com/maps/ms?ie=UTF8&amp;hl=fr&amp;t=p&amp;msa=0&amp;msid=114985899047407557066.000485d88089b78f8f3c0&amp;ll=50.683027,5.664997&amp;spn=0.026104,0.054932&amp;z=14&amp;source=embed" style="color: #0000ff; text-align: left;">PFL Barchon Meuse</a> sur une carte plus grande</small> Cheratte dans la position fortifiée de Liège 2010-05-05T14:04:03Z 2010-05-05T14:04:03Z https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&view=article&id=71:cheratte-dans-la-position-fortifiee-de-liege&catid=101:seconde-guerre-mondiale-1939-1945&Itemid=83 Van Ass JF binote@hotmail.com <div style="text-align: justify;">Durant la seconde guerre mondiale, Cheratte n'a jamais été un objectif militaire. Notre village présentait, fort heureusement, peu d'intérêt pour les belligérants.</div> <div style="text-align: justify;"><br />Il faisait néanmoins partie de la Position Fortifiée de Liège (PFL), une zone composée d'un ensemble d'ouvrages défensifs, destinée à protéger notre pays d'une éventuelle invasion venant de l'est ou du nord-est. La PFL était divisée en différents secteurs, prenant en général pour repère les différents forts belges. Ainsi, Cheratte faisait partie du secteur "Barchon-Meuse" (BM).</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"> <ul> <li><a target="_self" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=70:carte-de-la-pfl&amp;catid=101&amp;Itemid=83">Carte du secteur Barchon-Meuse</a></li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;"><br />Dans les années 30, notre gouvernement ordonna la construction (ou la transformation) de différents abris bétonnés sur toute la PFL. Certains se trouvaient sur le territoire de Cheratte. En voici une courte présentation :</div> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="AC1" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Photos/Batiments/AC1.jpg" width="411" height="271" /></p> <div style="text-align: justify;"> <ul> <li>AC 1, un abri bétonné, situé dans le quartier des communes, entre la cité et la rue des crètes. En 1940, il possédait une cloche d'observation et une liaison téléphonique avec le fort de Barchon. A cette époque, la rue des crètes n'était qu'un chemin sans aucune construction, offrant aux observateurs de l'abri une vue imprenable sur la Meuse. Son rôle principal était de renseigner le fort pour les tirs d'artillerie, et de surveiller l'accès à la Voie Mélard.</li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;"> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="BM2" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Photos/Batiments/BM2.jpg" width="640" height="387" /></p> <ul> <li> BM 2, un abri bétonné pour mitrailleuses, situé le long du chemin reliant Hoignée à Housse, avec vue vers Cheratte. Il est encore visible aujourd'hui. En 1940, il interdisait le passage par la Rue Hoignée, et était capable de couvrir BM 3 et BM 4.</li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;"><br /> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="BM3" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Photos/Batiments/BM3.jpg" width="640" height="427" /></p> <ul> <li> BM 3, un abri bétonné pour 2 mitrailleuses,&nbsp; situé en haut du thier Herkay, avec vue vers Housse. En 1940, il possédait une cloche d'observation et une liaison téléphonique avec le fort de Barchon. Son rôle était d'interdire l'accès est de Cheratte, par le Thier Herkay et la traversée de la Julienne. Une de ses mitrailleuse pouvait également couvrir l'abri BM 2.</li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;"> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="BM4" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Photos/Batiments/BM4.jpg" width="599" height="368" /></p> <ul> <li> BM 4, un abri bétonné pour mitrailleuses, situé à Sabaré. Cet abri n'est plus visible aujourd'hui, ayant été transformé en garage en 1988. En 1940, il était chargé de surveiller le carrefour de Hoignée et l'accès sud de Cheratte.</li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="BM5" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Photos/Batiments/BM5.jpg" width="640" height="493" /></p> <div style="text-align: justify;"> <ul> <li>BM 5, un abri bétonné pour mitrailleuses, situé à Hoignée en face de la rue des Trixhes. Cet abri existe toujours aujourd'hui et se trouve dans un jardin privé. Il est encore visible, bien que recouvert de fleurs et d'arbustres par les propriétaires. En 1940, son rôle était de surveiller les deux thiers menant à Cheratte-Bas, en prenant en enfilade la Vieille Voie et la rue des Trixhes.</li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="BM6" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Photos/Batiments/BM6.jpg" width="640" height="427" /></p> <div style="text-align: justify;"> <ul> <li>BM 6, un abri bétonné pour mitrailleuses, situé à l'entrée du village, entre la Rue de Visé et la Rue entre les Maisons. Il est encore bien visible aujourd'hui. En 1940, son rôle était d'interdire l'accès nord de Cheratte, en couvrant la route venant d'Argenteau et la Voie Mélard.</li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"> <ul> <li>BM 7, un abri prévu initialement le long de la Meuse, mais dont la construction a été retardée puis annulée, suite aux travaux de rectification du cours du fleuve.</li> <li></li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">En plus de ces abris, il existe d'autres témoins du système de défense belge de l'époque.&nbsp; A plusieurs endroits du village, nous pouvons encore voir des "Bornes Cointet" dont le but était d'interdire le passage de véhicules.</div> <div></div> <div><img alt="Voie_Melard_Bornes" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Photos/Batiments/Voie_Melard_Bornes.jpg" width="321" height="178" /><img style="margin-left: 5px;" alt="Thier_Noel_Bornes" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Photos/Batiments/Thier_Noel_Bornes.jpg" width="320" height="180" /></div> <div style="text-align: center;"><em>Bornes Cointet en bas de la Voie Mélard et du Thier Noël</em></div> <div></div> <div> <hr /> </div> <div style="text-align: justify;"> <p style="text-align: center;"> </p> <div style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt;"><strong>Une Belle-Fleur fortifiée ?</strong></span></div> <div style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt;"><strong><br /></strong></span></div> Suite aux travaux sur la PFL, le Ministère de la Défense Nationale prévoyait de construire un poste d'observation bétonné au sommet de la Belle-Fleur (code: OP 206), désignée comme faisant partie de la liste des abris indispensables à la réalisation du réseau d'observation. Cet abri aurait du servir de poste d'observation pour le fort de Pontisse, mais le projet fut purement et simplement abandonné.</div> <div style="text-align: justify;"><br />L'observatoire OP 206 ne fut jamais construit, pour la simple raison qu'il était impossible à construire. Une étude réalisée par la 3e direction du Génie et des Fortifications montre que l'observatoire aurait pesé 350 tonnes (il s'agissait de deux abris placés côte à côte). Or, la charpente en béton armé de la belle fleur ne pouvait recevoir qu'une charge de 100 tonnes.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"> </p> <div style="text-align: justify;">Durant la seconde guerre mondiale, Cheratte n'a jamais été un objectif militaire. Notre village présentait, fort heureusement, peu d'intérêt pour les belligérants.</div> <div style="text-align: justify;"><br />Il faisait néanmoins partie de la Position Fortifiée de Liège (PFL), une zone composée d'un ensemble d'ouvrages défensifs, destinée à protéger notre pays d'une éventuelle invasion venant de l'est ou du nord-est. La PFL était divisée en différents secteurs, prenant en général pour repère les différents forts belges. Ainsi, Cheratte faisait partie du secteur "Barchon-Meuse" (BM).</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"> <ul> <li><a target="_self" href="https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&amp;view=article&amp;id=70:carte-de-la-pfl&amp;catid=101&amp;Itemid=83">Carte du secteur Barchon-Meuse</a></li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;"><br />Dans les années 30, notre gouvernement ordonna la construction (ou la transformation) de différents abris bétonnés sur toute la PFL. Certains se trouvaient sur le territoire de Cheratte. En voici une courte présentation :</div> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="AC1" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Photos/Batiments/AC1.jpg" width="411" height="271" /></p> <div style="text-align: justify;"> <ul> <li>AC 1, un abri bétonné, situé dans le quartier des communes, entre la cité et la rue des crètes. En 1940, il possédait une cloche d'observation et une liaison téléphonique avec le fort de Barchon. A cette époque, la rue des crètes n'était qu'un chemin sans aucune construction, offrant aux observateurs de l'abri une vue imprenable sur la Meuse. Son rôle principal était de renseigner le fort pour les tirs d'artillerie, et de surveiller l'accès à la Voie Mélard.</li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;"> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="BM2" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Photos/Batiments/BM2.jpg" width="640" height="387" /></p> <ul> <li> BM 2, un abri bétonné pour mitrailleuses, situé le long du chemin reliant Hoignée à Housse, avec vue vers Cheratte. Il est encore visible aujourd'hui. En 1940, il interdisait le passage par la Rue Hoignée, et était capable de couvrir BM 3 et BM 4.</li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;"><br /> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="BM3" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Photos/Batiments/BM3.jpg" width="640" height="427" /></p> <ul> <li> BM 3, un abri bétonné pour 2 mitrailleuses,&nbsp; situé en haut du thier Herkay, avec vue vers Housse. En 1940, il possédait une cloche d'observation et une liaison téléphonique avec le fort de Barchon. Son rôle était d'interdire l'accès est de Cheratte, par le Thier Herkay et la traversée de la Julienne. Une de ses mitrailleuse pouvait également couvrir l'abri BM 2.</li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;"> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="BM4" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Photos/Batiments/BM4.jpg" width="599" height="368" /></p> <ul> <li> BM 4, un abri bétonné pour mitrailleuses, situé à Sabaré. Cet abri n'est plus visible aujourd'hui, ayant été transformé en garage en 1988. En 1940, il était chargé de surveiller le carrefour de Hoignée et l'accès sud de Cheratte.</li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="BM5" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Photos/Batiments/BM5.jpg" width="640" height="493" /></p> <div style="text-align: justify;"> <ul> <li>BM 5, un abri bétonné pour mitrailleuses, situé à Hoignée en face de la rue des Trixhes. Cet abri existe toujours aujourd'hui et se trouve dans un jardin privé. Il est encore visible, bien que recouvert de fleurs et d'arbustres par les propriétaires. En 1940, son rôle était de surveiller les deux thiers menant à Cheratte-Bas, en prenant en enfilade la Vieille Voie et la rue des Trixhes.</li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="BM6" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Photos/Batiments/BM6.jpg" width="640" height="427" /></p> <div style="text-align: justify;"> <ul> <li>BM 6, un abri bétonné pour mitrailleuses, situé à l'entrée du village, entre la Rue de Visé et la Rue entre les Maisons. Il est encore bien visible aujourd'hui. En 1940, son rôle était d'interdire l'accès nord de Cheratte, en couvrant la route venant d'Argenteau et la Voie Mélard.</li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"> <ul> <li>BM 7, un abri prévu initialement le long de la Meuse, mais dont la construction a été retardée puis annulée, suite aux travaux de rectification du cours du fleuve.</li> <li></li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">En plus de ces abris, il existe d'autres témoins du système de défense belge de l'époque.&nbsp; A plusieurs endroits du village, nous pouvons encore voir des "Bornes Cointet" dont le but était d'interdire le passage de véhicules.</div> <div></div> <div><img alt="Voie_Melard_Bornes" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Photos/Batiments/Voie_Melard_Bornes.jpg" width="321" height="178" /><img style="margin-left: 5px;" alt="Thier_Noel_Bornes" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Photos/Batiments/Thier_Noel_Bornes.jpg" width="320" height="180" /></div> <div style="text-align: center;"><em>Bornes Cointet en bas de la Voie Mélard et du Thier Noël</em></div> <div></div> <div> <hr /> </div> <div style="text-align: justify;"> <p style="text-align: center;"> </p> <div style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt;"><strong>Une Belle-Fleur fortifiée ?</strong></span></div> <div style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt;"><strong><br /></strong></span></div> Suite aux travaux sur la PFL, le Ministère de la Défense Nationale prévoyait de construire un poste d'observation bétonné au sommet de la Belle-Fleur (code: OP 206), désignée comme faisant partie de la liste des abris indispensables à la réalisation du réseau d'observation. Cet abri aurait du servir de poste d'observation pour le fort de Pontisse, mais le projet fut purement et simplement abandonné.</div> <div style="text-align: justify;"><br />L'observatoire OP 206 ne fut jamais construit, pour la simple raison qu'il était impossible à construire. Une étude réalisée par la 3e direction du Génie et des Fortifications montre que l'observatoire aurait pesé 350 tonnes (il s'agissait de deux abris placés côte à côte). Or, la charpente en béton armé de la belle fleur ne pouvait recevoir qu'une charge de 100 tonnes.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"> </p> <p style="text-align: center;"> </p> La mobilisation 2010-05-07T11:54:46Z 2010-05-07T11:54:46Z https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&view=article&id=73:la-mobilisation&catid=101:seconde-guerre-mondiale-1939-1945&Itemid=83 Van Ass JF binote@hotmail.com <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">Le 1e septembre 1939, l'Allemagne nazie envahit la Pologne. Quelques jours plus tard, la France et l'Angleterre déclarent la guerre à l'Allemagne, déclenchant ainsi la seconde guerre mondiale.</p> <p style="text-align: justify;">Le Roi Léopold III annonce la neutralité de la Belgique, mais la mobilisation générale est malgré tout déclarée. Bon nombre de cherattois devront quitter leurs familles pour rejoindre leurs régiments.</p> <p style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="Fromont_1939_mobilisation" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Fromont_1939_mobilisation.jpg" height="310" width="258" /><img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 3px;" alt="Marechal_1939_FrancoisMarechal" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Marechal_1939_FrancoisMarechal.jpg" height="310" width="211" /><img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 3px;" alt="Deby_1931_servicemilitaire" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_1931_servicemilitaire.jpg" height="310" width="181" /></p> <p style="text-align: justify;"><em>photo de gauche : Jean Fromont mobilisé, entouré des frères Kariger dispensés du fait de leur profession. (1)<br /></em></p> <p style="text-align: justify;"><em>photo centrale : François Maréchal mobilisé dans l'Aéronautique militaire belge.</em></p> <p style="text-align: justify;"><em>photo de droite : Dédica Deby fit son service militaire dans la cavalerie, mais il fut mobilisé dans la Garde territoriale Anti-aérienne de Liège, pour s'occuper des chevaux</em>. <em>(2)</em></p> <p style="text-align: justify;">(1) Le gouvernement belge libéra de la mobilisation les catégories suivantes :</p> <p style="text-align: justify;">- les mineurs.<br />- les ingénieurs des mines.<br />- les pères de trois enfants et plus.<br />- les membres du service de santé.<br />- certains fonctionnaires (cabinets ministériels ou instituteurs comme les frères Kariger sur la photo)<br />- les compétences nécessaires à l'industrie nationale (où il y a eu certains abus).</p> <p style="text-align: justify;">(2) La grande majorité des canons de l'époque étant toujours tractés par des chevaux.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <hr /> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="Deby_mobilisation" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_mobilisation.jpg" height="400" width="639" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Dédica Deby (4e à partir de la gauche) lors de son service dans le 1e Régiment de Lanciers.</em></p> <hr /> <br />Suite à la mobilisation, le 3e bataillon du 1e Régiment de Ligne prend ses quartiers dans le village. Le Quartier-Général du bataillon s'installe à l'hôtel de la Cité, tandis que plusieurs maisons du village sont occupées par les soldats belges. Le Cercle (actuel café Pacific, Rue de Visé) est occupé par un peloton de la 9e Compagnie. A Cheratte-Hauteurs, l'aumônier militaire, l'abbé Closset, installe un cinéma parlant pour distraire les mobilisés dans la salle Braham. <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="josse_1940_hoignee" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/josse_1940_hoignee.jpg" height="356" width="640" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Soldats belges à Hoignée pendant la mobilisation</em></p> <p style="text-align: center;"><em> <hr /> </em></p> <ul> <li>Le 11 novembre 1939, une messe de requiem est donnée dans l'église Notre-Dame en hommage aux victimes de la guerre 14-18, en présence du Major commandant le 3e Bataillon du 1e Régiment de Ligne, d'autres officiers et de personnalités. On remarque l'absence du bourgmestre et des échevins.</li> </ul> <hr /> <img style="border: 1px solid #000000;" alt="carte_ravitaillement" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/carte_ravitaillement.jpg" height="299" width="640" /> <p style="text-align: justify;"><em>Carte de ravitaillement délivrée à Cheratte le 11 décembre 1939.</em></p> <hr /> <p style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="Loix_1938_avis_mutation_mobilisation" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Loix_1938_avis_mutation_mobilisation.jpg" height="512" width="270" /><img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px;" alt="Loix_1939_livret_militaire_mobilisation" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Loix_1939_livret_militaire_mobilisation.jpg" height="513" width="321" /></p> <p style="text-align: justify;"><em>Comme cadeau de mariage en novembre 1938, Pierre Loix reçoit son avis de mutation en vue de sa prochaine mobilisation.</em> <em>Le 8 décembre 1939, il rejoindra son régiment à Liège.</em></p> <p style="text-align: justify;"><em> <hr /> </em></p> <ul> <li>Le 13 février 1940, les soldats de la 9e Compagnie quittent la salle du Cercle, qu'ils laissent dans un triste état. Une réclamation de plus de 1.000 francs (plus de 500 euros actuels) est introduite pour les dégâts occasionnés. Moins de deux mois plus tard, le 23 avril, la salle est de nouveau occupée par 18 soldats... jusqu'à l'invasion.</li> </ul> <hr /> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="Loix_1938_avis_mutation_mobilisation_verso" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Loix_1938_avis_mutation_mobilisation_verso.jpg" height="412" width="560" /></p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">Le 1e septembre 1939, l'Allemagne nazie envahit la Pologne. Quelques jours plus tard, la France et l'Angleterre déclarent la guerre à l'Allemagne, déclenchant ainsi la seconde guerre mondiale.</p> <p style="text-align: justify;">Le Roi Léopold III annonce la neutralité de la Belgique, mais la mobilisation générale est malgré tout déclarée. Bon nombre de cherattois devront quitter leurs familles pour rejoindre leurs régiments.</p> <p style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="Fromont_1939_mobilisation" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Fromont_1939_mobilisation.jpg" height="310" width="258" /><img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 3px;" alt="Marechal_1939_FrancoisMarechal" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Marechal_1939_FrancoisMarechal.jpg" height="310" width="211" /><img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 3px;" alt="Deby_1931_servicemilitaire" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_1931_servicemilitaire.jpg" height="310" width="181" /></p> <p style="text-align: justify;"><em>photo de gauche : Jean Fromont mobilisé, entouré des frères Kariger dispensés du fait de leur profession. (1)<br /></em></p> <p style="text-align: justify;"><em>photo centrale : François Maréchal mobilisé dans l'Aéronautique militaire belge.</em></p> <p style="text-align: justify;"><em>photo de droite : Dédica Deby fit son service militaire dans la cavalerie, mais il fut mobilisé dans la Garde territoriale Anti-aérienne de Liège, pour s'occuper des chevaux</em>. <em>(2)</em></p> <p style="text-align: justify;">(1) Le gouvernement belge libéra de la mobilisation les catégories suivantes :</p> <p style="text-align: justify;">- les mineurs.<br />- les ingénieurs des mines.<br />- les pères de trois enfants et plus.<br />- les membres du service de santé.<br />- certains fonctionnaires (cabinets ministériels ou instituteurs comme les frères Kariger sur la photo)<br />- les compétences nécessaires à l'industrie nationale (où il y a eu certains abus).</p> <p style="text-align: justify;">(2) La grande majorité des canons de l'époque étant toujours tractés par des chevaux.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <hr /> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="Deby_mobilisation" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_mobilisation.jpg" height="400" width="639" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Dédica Deby (4e à partir de la gauche) lors de son service dans le 1e Régiment de Lanciers.</em></p> <hr /> <br />Suite à la mobilisation, le 3e bataillon du 1e Régiment de Ligne prend ses quartiers dans le village. Le Quartier-Général du bataillon s'installe à l'hôtel de la Cité, tandis que plusieurs maisons du village sont occupées par les soldats belges. Le Cercle (actuel café Pacific, Rue de Visé) est occupé par un peloton de la 9e Compagnie. A Cheratte-Hauteurs, l'aumônier militaire, l'abbé Closset, installe un cinéma parlant pour distraire les mobilisés dans la salle Braham. <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="josse_1940_hoignee" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/josse_1940_hoignee.jpg" height="356" width="640" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Soldats belges à Hoignée pendant la mobilisation</em></p> <p style="text-align: center;"><em> <hr /> </em></p> <ul> <li>Le 11 novembre 1939, une messe de requiem est donnée dans l'église Notre-Dame en hommage aux victimes de la guerre 14-18, en présence du Major commandant le 3e Bataillon du 1e Régiment de Ligne, d'autres officiers et de personnalités. On remarque l'absence du bourgmestre et des échevins.</li> </ul> <hr /> <img style="border: 1px solid #000000;" alt="carte_ravitaillement" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/carte_ravitaillement.jpg" height="299" width="640" /> <p style="text-align: justify;"><em>Carte de ravitaillement délivrée à Cheratte le 11 décembre 1939.</em></p> <hr /> <p style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="Loix_1938_avis_mutation_mobilisation" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Loix_1938_avis_mutation_mobilisation.jpg" height="512" width="270" /><img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px;" alt="Loix_1939_livret_militaire_mobilisation" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Loix_1939_livret_militaire_mobilisation.jpg" height="513" width="321" /></p> <p style="text-align: justify;"><em>Comme cadeau de mariage en novembre 1938, Pierre Loix reçoit son avis de mutation en vue de sa prochaine mobilisation.</em> <em>Le 8 décembre 1939, il rejoindra son régiment à Liège.</em></p> <p style="text-align: justify;"><em> <hr /> </em></p> <ul> <li>Le 13 février 1940, les soldats de la 9e Compagnie quittent la salle du Cercle, qu'ils laissent dans un triste état. Une réclamation de plus de 1.000 francs (plus de 500 euros actuels) est introduite pour les dégâts occasionnés. Moins de deux mois plus tard, le 23 avril, la salle est de nouveau occupée par 18 soldats... jusqu'à l'invasion.</li> </ul> <hr /> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="Loix_1938_avis_mutation_mobilisation_verso" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Loix_1938_avis_mutation_mobilisation_verso.jpg" height="412" width="560" /></p> L'invasion 2010-05-08T12:28:52Z 2010-05-08T12:28:52Z https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&view=article&id=75:linvasion&catid=101:seconde-guerre-mondiale-1939-1945&Itemid=83 Van Ass JF binote@hotmail.com <div style="text-align: justify;">A 2h du matin le vendredi 10 mai 1940, les troupes belges avertissent les villageois, c'est l'alerte générale. Le curé Lambrechts part chez son frère à Liège, tandis que le vicaire part rejoindre son régiment. Peu de temps après, des vrombissements de moteurs et des explosions se font entendre au loin vers le nord. Les troupes allemandes envahissent la Belgique et les Pays-Bas, tandis que leur aviation survole notre pays.</div> <div style="text-align: justify;"><br />Vers 5h du matin, les explosions venant du nord s'intensifient. Les cherattois pensent qu'il s'agit des canons des forts belges ou des troupes hollandaises qui se défendent. Ils ignorent qu'à cet instant des parachutistes allemands neutralisent le fort d'Eben-Emaël, réputé imprenable.<img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px; float: right;" alt="protin_evacue_obligatoire" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/protin_evacue_obligatoire.jpg" width="229" height="196" /><br />L'autorité militaire conseille à la population d'évacuer. <em>L'administration communale délivre le statut d'évacué obligatoire à certaines catégories de la population (enfants, personnes âgées, malades, etc...</em><em>)</em>. Les pensionnaires de l'Institut Saint-Dominique sont renvoyés chez eux; plusieurs religieuses quittent Cheratte pour la France.</div> <div style="text-align: justify;">Vers 9h, des centaines d'avions allemands survolent le village en direction de l'ouest. La journée ne fut qu'une fuite lamentable des cherattois dans tous les sens. Le souvenir des atrocités de 1914 et la peur des bombardements ne quittant pas les esprits.<br />Le soir, le village est quasiment déserté par tous ses habitants. Constatant cela, le curé Depus part chez son frère à Liège en vélo.</div> <div style="text-align: justify;">Peu avant 22h le Fort de Pontisse commande au 2e Régiment des Cyclistes frontières la destruction du pont d'Hermalle-sous-Argenteau, qui saute. Ceux de Vivegnis et Haccourt suivent un peu plus tard.<br />Certains cherattois veulent malgré tout rester à Cheratte. Plusieurs familles se réunissent pour passer la soirée ensemble. Certains soldats se joignent à eux.</div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> </div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">A minuit, ordre est donné aux troupes belges situées sur la rive est de la Meuse de se replier sur l'autre rive. Les derniers villageois sont forcés de partir eux aussi. Les positions fortifiées vont devoir se défendre seules... Le 1e Régiment de Ligne quitte Cheratte, traverse le pont de Wandre toujours intact, passe par Liers, pour ensuite continuer son chemin vers Namur.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Le 11 mai vers 7h, le Curé Depus revient à Cheratte-Hauteurs et constate que les troupes belges ont abandonné le village; il repart de nouveau pour Liège. Vers 11h, le 23e Bataillon du Génie belge fait sauter le pont de Wandre, consommant le dernier point de repli sur la Meuse. Les cherattois ne seront plus là pour apprendre la reddition du Fort d'Eben-Emaël à 13h30.<br />A 18h, le génie belge neutralise la belle-fleur, les observateurs s'y trouvant rejoignent le fort de Barchon. <img style="border: 1px solid #000000; margin-right: 5px; float: left;" alt="Marechal_1940_Eglise_Sarolay" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Marechal_1940_Eglise_Sarolay.jpg" width="300" height="206" /> <em>(Photo: L'église de Sarolay détuite par le Génie Belge)</em></div> <div style="text-align: justify;">Vers 22h30 dans l'abri de la Rue des Crètes (AC1), le Brigadier Miessen est fortement brûlé au visage par une fusée. Le docteur Wiener se rend sur place pour le soigner.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">La nuit s'annonce des plus stressante pour les soldats en poste dans les différents abris fortifiés du village.... et à juste titre, car les troupes allemandes attaquent le fort de Barchon, déclenchant un bombardement de l'artillerie du fort de Pontisse. Les obus passent au-dessus d'un Cheratte heureusement déserté par ses habitants. Le 12 mai vers 5h, le fort de Barchon parvient à repousser les assaillants, mais le contact téléphonique avec le poste d'observation (BM3) situé en haut du Thier Herkay est rompu.<br />Dans la matinée, six hommes sont envoyés depuis le fort pour prendre la relève du poste d'observation du Thier Herkay (BM3). Le maréchal des logis Michaux, le brigadier Bonsang et les soldats Francotte, Levaux, Loly et Thone.<img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px; float: right;" alt="tour_air_barchon" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/tour_air_barchon.jpg" width="224" height="292" /></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Dans la soirée, Le poste d'observation situé près de la Rue des Crètes (AC1) signale un rassemblement de troupes allemandes sur l'île de Chertal. Les obus sifflent à nouveau au-dessus de Cheratte.</div> <div style="text-align: justify;">Vers 21h le fort de Barchon tire sur le carrefour des quatres bras, tuant plusieurs soldats allemands. Une demi-heure plus tard, le Maréchal des logis Michaux est blessé par balle à la cuisse (près de l'abri AC1); le docteur Dessart est envoyé sur place. Le brigadier Bonsang est atteint par un éclat d'obus à la tête, et décède à proximité de l'abri BM3 (Thier Herkay). Un monument lui est dédié dans la fort de Barchon. Les combats se poursuivent durant toute la nuit.</div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> </div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Dans la journée du 13, le curé Lambrechts et Mr. Montrieux (trésorier de la fabrique d'église) reviennent à Cheratte-Bas. Le fort de Barchon est toujours bombardé, et vers 19h des soldats allemands approchent de Cheratte par le Thier Herkay. Ils sont aussitôt pris sous le feu des mitrailleuses belges situées dans la tour d'air du fort de Barchon, qui sera bombardée à son tour par les allemands<em> (Photo : la tour d'air du fort de Barchon)</em>.</div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> </div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">La journée du 13 sera également une journée de malchance pour une cherattoise de 53 ans.<img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px; float: right;" alt="protin_victime_civile" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/protin_victime_civile.jpg" width="212" height="242" /></div> <div style="text-align: justify;">Jeanne Protin habitant Rue du Curé à Cheratte, se trouvant à Herstal suite à l'évacuation, reçoit une balle dans la cuisse. Soignée par la Croix-Rouge, elle en conservera néanmoins des séquelles jusqu'à sa mort en 1945. Tragique destin des trop nombreuses victimes civiles du conflit. <em>(document)</em></div> <em> </em> <div style="text-align: right;"></div> <div style="text-align: right;"></div> <br /> <div style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000; margin-right: 5px; float: left;" alt="loix_livret_priere_soldat" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/loix_livret_priere_soldat.jpg" width="283" height="234" />Pendant ce temps, à Erpent près de Namur, le soldat milicien Pierre Loix, beau-fils de Jeanne, reçoit le "Livre de Prière du Soldat Belge", que chaque soldat catholique porte sur lui.</div> <div style="text-align: justify;">En cas d'accident grave ou de décès, le porteur de ce livret signifie vouloir recevoir les prières d'un prêtre catholique.</div> <div style="text-align: justify;"><em>(Document ci-dessous: Livre de Prière du Soldat Belge)</em></div> <div style="text-align: justify;"></div> <hr /> <br /> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Le lendemain vers midi les bombardements cessent sur le fort de Barchon; les habitants du village reviennent progressivement à Cheratte-Bas. Le ravitaillement s'organise, tandis que Mr. Montrieux remplit les fonctions de Bourgmestre. Des obus rasant passent à nouveau au-dessus de Cheratte, Pontisse étant bombardé par des avions allemands.</div> <div style="text-align: justify;">C'est également ce 14 mai qu'André Servais, milicien cherattois mobilisé dans le fort de Barchon, reçoit comme mission de se rendre en camion à Liège afin de ramener des munitions pour le fort. En chemin, il apprend que les allemands sont déjà à Liège depuis deux jours. Il n'a d'autre choix que de rentrer au fort avec son camion vide.</div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> </div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Le 15 mai, le curé Depus et l'abbé Cornélian (curé de Housse) reviennent à Cheratte-Hauteurs. Assistant au bombardement du fort de Pontisse par l'aviation allemande, ils jugèrent plus prudent de retourner à Liège.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Le 16 mai, les allemands encerclent le fort de Barchon, mais les abris d'observation de Cheratte continuent leur travail.<br />Dans la journée du 17 mai, une batterie d'artillerie allemande s'installe à Sabaré, en vue de tirer sur le fort de Pontisse. Repérée par une patrouille belge, le fort de Barchon tire à son tour sur la batterie allemande à 18h46. Trois obus de 105mm atteignent l'église Saint-Joseph.</div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> </div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Le 18 mai, après un siège de 8 jours, le fort de Pontisse se rend aux allemands, suivi quelques heures plus tard par celui de Barchon. Dans l'intervalle, le curé Depus rentre au presbytère de Cheratte-Hauteurs, et constate les dégâts occasionnés à l'église.</div> <div style="text-align: justify;">Malgré tout cela, Cheratte a été relativement épargné par les destructions et les combats.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000; margin-right: 5px; float: left;" alt="DANLOY_Jean" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/DANLOY_Jean.jpg" width="139" height="221" />Les témoignages qui nous sont parvenu ont malheureusement leur lot de destins tragiques, comme celui de Jean Danloy, fils du bourgmestre de Hamoir et mobilisé à Cheratte en 1940.</div> <div style="text-align: justify;">Après avoir passé plusieurs mois dans le village, se liant d'amitié avec les tenanciers du café de la gare, le jeune Jean est contraint d'accompagner son régiment dans la retraite. Engagé ensuite dans la bataille de la Lys, il trouvera la mort à Oeighem le 24 mai 1940.</div> <div style="text-align: justify;"><em>(dessin de gauche : Jean Danloy)</em></div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> </div> <div style="text-align: justify;">C'est également lors de cette sanglante bataille de la Lys que le cherattois Pierre Loix frôlera la mort. En position dans un champs avec son unité du 21e Régiment de Ligne, ils voient arriver les troupes allemandes. Lorsque les mitrailleuses ouvrent le feu dans leur direction, ses compagnons et lui plongent face contre terre. Lorsque Pierre relève la tête pour regarder vers son voisin de droite, il se rend compte que ce dernier venait de recevoir une balle en plein casque, qui le tua sur le coup. Son régiment se rendit le 27 mai 1940.</div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> </div> <div style="text-align: justify;">Le sacrifice de ces vies n'empêcha malheureusement pas l'occupation de notre pays par l'envahisseur allemand. Le 28 mai, le Roi Léopold III choisit de capituler, la Belgique devenant un payé occupé.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="belgique_occupee" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/belgique_occupee.jpg" width="450" height="500" /></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: center;"></div> <div style="text-align: center;"><strong><br /></strong></div> <div style="text-align: justify;">A 2h du matin le vendredi 10 mai 1940, les troupes belges avertissent les villageois, c'est l'alerte générale. Le curé Lambrechts part chez son frère à Liège, tandis que le vicaire part rejoindre son régiment. Peu de temps après, des vrombissements de moteurs et des explosions se font entendre au loin vers le nord. Les troupes allemandes envahissent la Belgique et les Pays-Bas, tandis que leur aviation survole notre pays.</div> <div style="text-align: justify;"><br />Vers 5h du matin, les explosions venant du nord s'intensifient. Les cherattois pensent qu'il s'agit des canons des forts belges ou des troupes hollandaises qui se défendent. Ils ignorent qu'à cet instant des parachutistes allemands neutralisent le fort d'Eben-Emaël, réputé imprenable.<img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px; float: right;" alt="protin_evacue_obligatoire" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/protin_evacue_obligatoire.jpg" width="229" height="196" /><br />L'autorité militaire conseille à la population d'évacuer. <em>L'administration communale délivre le statut d'évacué obligatoire à certaines catégories de la population (enfants, personnes âgées, malades, etc...</em><em>)</em>. Les pensionnaires de l'Institut Saint-Dominique sont renvoyés chez eux; plusieurs religieuses quittent Cheratte pour la France.</div> <div style="text-align: justify;">Vers 9h, des centaines d'avions allemands survolent le village en direction de l'ouest. La journée ne fut qu'une fuite lamentable des cherattois dans tous les sens. Le souvenir des atrocités de 1914 et la peur des bombardements ne quittant pas les esprits.<br />Le soir, le village est quasiment déserté par tous ses habitants. Constatant cela, le curé Depus part chez son frère à Liège en vélo.</div> <div style="text-align: justify;">Peu avant 22h le Fort de Pontisse commande au 2e Régiment des Cyclistes frontières la destruction du pont d'Hermalle-sous-Argenteau, qui saute. Ceux de Vivegnis et Haccourt suivent un peu plus tard.<br />Certains cherattois veulent malgré tout rester à Cheratte. Plusieurs familles se réunissent pour passer la soirée ensemble. Certains soldats se joignent à eux.</div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> </div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">A minuit, ordre est donné aux troupes belges situées sur la rive est de la Meuse de se replier sur l'autre rive. Les derniers villageois sont forcés de partir eux aussi. Les positions fortifiées vont devoir se défendre seules... Le 1e Régiment de Ligne quitte Cheratte, traverse le pont de Wandre toujours intact, passe par Liers, pour ensuite continuer son chemin vers Namur.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Le 11 mai vers 7h, le Curé Depus revient à Cheratte-Hauteurs et constate que les troupes belges ont abandonné le village; il repart de nouveau pour Liège. Vers 11h, le 23e Bataillon du Génie belge fait sauter le pont de Wandre, consommant le dernier point de repli sur la Meuse. Les cherattois ne seront plus là pour apprendre la reddition du Fort d'Eben-Emaël à 13h30.<br />A 18h, le génie belge neutralise la belle-fleur, les observateurs s'y trouvant rejoignent le fort de Barchon. <img style="border: 1px solid #000000; margin-right: 5px; float: left;" alt="Marechal_1940_Eglise_Sarolay" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Marechal_1940_Eglise_Sarolay.jpg" width="300" height="206" /> <em>(Photo: L'église de Sarolay détuite par le Génie Belge)</em></div> <div style="text-align: justify;">Vers 22h30 dans l'abri de la Rue des Crètes (AC1), le Brigadier Miessen est fortement brûlé au visage par une fusée. Le docteur Wiener se rend sur place pour le soigner.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">La nuit s'annonce des plus stressante pour les soldats en poste dans les différents abris fortifiés du village.... et à juste titre, car les troupes allemandes attaquent le fort de Barchon, déclenchant un bombardement de l'artillerie du fort de Pontisse. Les obus passent au-dessus d'un Cheratte heureusement déserté par ses habitants. Le 12 mai vers 5h, le fort de Barchon parvient à repousser les assaillants, mais le contact téléphonique avec le poste d'observation (BM3) situé en haut du Thier Herkay est rompu.<br />Dans la matinée, six hommes sont envoyés depuis le fort pour prendre la relève du poste d'observation du Thier Herkay (BM3). Le maréchal des logis Michaux, le brigadier Bonsang et les soldats Francotte, Levaux, Loly et Thone.<img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px; float: right;" alt="tour_air_barchon" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/tour_air_barchon.jpg" width="224" height="292" /></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Dans la soirée, Le poste d'observation situé près de la Rue des Crètes (AC1) signale un rassemblement de troupes allemandes sur l'île de Chertal. Les obus sifflent à nouveau au-dessus de Cheratte.</div> <div style="text-align: justify;">Vers 21h le fort de Barchon tire sur le carrefour des quatres bras, tuant plusieurs soldats allemands. Une demi-heure plus tard, le Maréchal des logis Michaux est blessé par balle à la cuisse (près de l'abri AC1); le docteur Dessart est envoyé sur place. Le brigadier Bonsang est atteint par un éclat d'obus à la tête, et décède à proximité de l'abri BM3 (Thier Herkay). Un monument lui est dédié dans la fort de Barchon. Les combats se poursuivent durant toute la nuit.</div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> </div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Dans la journée du 13, le curé Lambrechts et Mr. Montrieux (trésorier de la fabrique d'église) reviennent à Cheratte-Bas. Le fort de Barchon est toujours bombardé, et vers 19h des soldats allemands approchent de Cheratte par le Thier Herkay. Ils sont aussitôt pris sous le feu des mitrailleuses belges situées dans la tour d'air du fort de Barchon, qui sera bombardée à son tour par les allemands<em> (Photo : la tour d'air du fort de Barchon)</em>.</div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> </div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">La journée du 13 sera également une journée de malchance pour une cherattoise de 53 ans.<img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px; float: right;" alt="protin_victime_civile" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/protin_victime_civile.jpg" width="212" height="242" /></div> <div style="text-align: justify;">Jeanne Protin habitant Rue du Curé à Cheratte, se trouvant à Herstal suite à l'évacuation, reçoit une balle dans la cuisse. Soignée par la Croix-Rouge, elle en conservera néanmoins des séquelles jusqu'à sa mort en 1945. Tragique destin des trop nombreuses victimes civiles du conflit. <em>(document)</em></div> <em> </em> <div style="text-align: right;"></div> <div style="text-align: right;"></div> <br /> <div style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000; margin-right: 5px; float: left;" alt="loix_livret_priere_soldat" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/loix_livret_priere_soldat.jpg" width="283" height="234" />Pendant ce temps, à Erpent près de Namur, le soldat milicien Pierre Loix, beau-fils de Jeanne, reçoit le "Livre de Prière du Soldat Belge", que chaque soldat catholique porte sur lui.</div> <div style="text-align: justify;">En cas d'accident grave ou de décès, le porteur de ce livret signifie vouloir recevoir les prières d'un prêtre catholique.</div> <div style="text-align: justify;"><em>(Document ci-dessous: Livre de Prière du Soldat Belge)</em></div> <div style="text-align: justify;"></div> <hr /> <br /> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Le lendemain vers midi les bombardements cessent sur le fort de Barchon; les habitants du village reviennent progressivement à Cheratte-Bas. Le ravitaillement s'organise, tandis que Mr. Montrieux remplit les fonctions de Bourgmestre. Des obus rasant passent à nouveau au-dessus de Cheratte, Pontisse étant bombardé par des avions allemands.</div> <div style="text-align: justify;">C'est également ce 14 mai qu'André Servais, milicien cherattois mobilisé dans le fort de Barchon, reçoit comme mission de se rendre en camion à Liège afin de ramener des munitions pour le fort. En chemin, il apprend que les allemands sont déjà à Liège depuis deux jours. Il n'a d'autre choix que de rentrer au fort avec son camion vide.</div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> </div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Le 15 mai, le curé Depus et l'abbé Cornélian (curé de Housse) reviennent à Cheratte-Hauteurs. Assistant au bombardement du fort de Pontisse par l'aviation allemande, ils jugèrent plus prudent de retourner à Liège.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Le 16 mai, les allemands encerclent le fort de Barchon, mais les abris d'observation de Cheratte continuent leur travail.<br />Dans la journée du 17 mai, une batterie d'artillerie allemande s'installe à Sabaré, en vue de tirer sur le fort de Pontisse. Repérée par une patrouille belge, le fort de Barchon tire à son tour sur la batterie allemande à 18h46. Trois obus de 105mm atteignent l'église Saint-Joseph.</div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> </div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Le 18 mai, après un siège de 8 jours, le fort de Pontisse se rend aux allemands, suivi quelques heures plus tard par celui de Barchon. Dans l'intervalle, le curé Depus rentre au presbytère de Cheratte-Hauteurs, et constate les dégâts occasionnés à l'église.</div> <div style="text-align: justify;">Malgré tout cela, Cheratte a été relativement épargné par les destructions et les combats.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000; margin-right: 5px; float: left;" alt="DANLOY_Jean" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/DANLOY_Jean.jpg" width="139" height="221" />Les témoignages qui nous sont parvenu ont malheureusement leur lot de destins tragiques, comme celui de Jean Danloy, fils du bourgmestre de Hamoir et mobilisé à Cheratte en 1940.</div> <div style="text-align: justify;">Après avoir passé plusieurs mois dans le village, se liant d'amitié avec les tenanciers du café de la gare, le jeune Jean est contraint d'accompagner son régiment dans la retraite. Engagé ensuite dans la bataille de la Lys, il trouvera la mort à Oeighem le 24 mai 1940.</div> <div style="text-align: justify;"><em>(dessin de gauche : Jean Danloy)</em></div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> </div> <div style="text-align: justify;">C'est également lors de cette sanglante bataille de la Lys que le cherattois Pierre Loix frôlera la mort. En position dans un champs avec son unité du 21e Régiment de Ligne, ils voient arriver les troupes allemandes. Lorsque les mitrailleuses ouvrent le feu dans leur direction, ses compagnons et lui plongent face contre terre. Lorsque Pierre relève la tête pour regarder vers son voisin de droite, il se rend compte que ce dernier venait de recevoir une balle en plein casque, qui le tua sur le coup. Son régiment se rendit le 27 mai 1940.</div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> </div> <div style="text-align: justify;">Le sacrifice de ces vies n'empêcha malheureusement pas l'occupation de notre pays par l'envahisseur allemand. Le 28 mai, le Roi Léopold III choisit de capituler, la Belgique devenant un payé occupé.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="belgique_occupee" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/belgique_occupee.jpg" width="450" height="500" /></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: center;"></div> <div style="text-align: center;"><strong><br /></strong></div> L'évacuation 2010-05-12T10:12:29Z 2010-05-12T10:12:29Z https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&view=article&id=76:levacuation&catid=101:seconde-guerre-mondiale-1939-1945&Itemid=83 Van Ass JF binote@hotmail.com <p style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px; float: right;" alt="carte_ravitaillement3" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/carte_ravitaillement3.jpg" width="215" height="293" />Lors de l'invasion le 10 mai 1940, c'est la débandade dans tous les sens. Malgré le fait que le gouvernement belge avait prévu un plan d'évacuation, il ne sera pas vraiment appliqué dans la pratique, occasionnant un capharnaüm invraisemblable sur les routes, où se mêlent troupes en déroute et groupes de réfugiés. Cette situation confuse engendre des drames, l'aviation allemande ne pouvant distinguer les colonnes de militaires de celles de civils, elle tire dans le tas.</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">A Cheratte, l'administration communale délivre des statuts d'<em>évacué obligatoire</em> à certaines catégories d'habitants. Pour les autres, le terrible choix entre partir ou rester. Le spectre des atrocités de 1914 est encore vif dans les mémoires, et la propagande alliée présente le "boche" comme un barbare sanguinaire assoiffé de sang. Voilà qui suffit à motiver la grande majorité des cherattois à quitter le village.</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">Beaucoup de familles se regroupent pour partir ensemble. Les plus fortunés, ou les plus chanceux, partent en voiture&nbsp; ou en camion. D'autres utilisent des vélos ou des charrettes tirées par des baudets, tandis que les moins bien lotis quittent le village à pieds. Certains se rendent chez des parents, des amis, ou simplement le plus loin possible des combats.</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">A la fuite de la population s'ensuit celle des autorités locales et des troupes stationnées dans le village.&nbsp; Le soir du 11 mai, Cheratte est pratiquement déserté de tous ses habitants, mis à part quelques irréductibles ainsi qu'un groupe de mineurs polonais dans la cité du charbonnage.</p> <hr /> <p style="text-align: justify;">Pour la famille Ruwet, commerçants à Cheratte-Bas, c'est l'exode en voiture. Maria, alors jeune fille, raconte l'évacuation de sa famille dans un carnet qu'elle a tenu au jour le jour.</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">Dans son carnet, Maria nous décrit les évènements tels que les percevait une jeune fille à l'époque; l'incompréhension se mêlant à la peur et à la tristesse, mais avec une certaine innoncence et de l'espoir malgré tout. Sa famille quitte définitivement Cheratte le 11 mai, traversant la Belgique et le nord de la France, croisant des réfugiés et des soldats en déroute, assistant parfois à des scènes épouvantables. Le 18 mai, ils trouveront enfin un logement définitif à Louvigné-du-désert, en Bretagne.</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">Durant son séjour en France, la famille Ruwet travaillera à la confection de vêtements afin de gagner un peu d'argent. Maria entrera en contact avec les soeurs de Paramé près de Saint-Malo, la maison mère des religieuses de l'institut Saint-Dominique à Cheratte. La famille Ruwet quittera Louvigné pour rentrer à Cheratte le 24 juin.</p> <p><img style="border: 1px solid #000000;" alt="ruwet_11051940_carnet" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/ruwet_11051940_carnet.jpg" width="640" height="509" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Un extrait du carnet de Maria Ruwet</em></p> <p><img style="border: 1px solid #000000;" alt="ruwet_12051940_carnet" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/ruwet_12051940_carnet.jpg" width="640" height="497" /></p> <p> </p> <hr /> <p>Pour la famille Van Linthout, c'est le départ de Cheratte à pieds le 10 mai dans l'après-midi. Georges, le père, travaille toujours à Bruxelles, où sa famille et d'autres cherattois le rejoindront en train, pour ensuite continuer vers la côte.</p> <p><img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px; float: right;" alt="stuka" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/stuka.jpg" width="175" height="212" /></p> <p style="text-align: justify;">A Nieuport, le 28 mai 1940 dans l'après-midi, un groupe de 17 cherattois (Georges Van Linthout, Louis Servais, Jean Etienne le boulanger, leurs femmes et leurs enfants) marchent le long de la côte belge, à la recherche d'un moyen de transport pour l'Angleterre.</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">Alors qu'ils mangent sur le bord de la route, deux soldats belges les croisent et leur annoncent que la guerre est finie, que la Belgique venait de capituler. Georges Van Linthout, vétéran de 14-18, leur répond que la guerre ne faisait que commencer. Un des soldat lui répond "Si tu prends une bombe sur la tête, tu ne diras plus ça".</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">Le groupe reprend son chemin et quelques heures plus tard, un avion allemand passe au-dessus d'eux et largue trois bombes. Une tombe sur l'église toute proche, une autre plus loin et la dernière explose juste à côté de la route où se trouve le petit groupe. Georges Van Linthout et Louis Servais sont mortellement blessés. Ils seront emmenés à l'hôpital de La Panne où un médecin namurois tentera de les soigner, mais en vain. Georges Van Linthout décédera le soir même et Louis Servais le lendemain, alors que la ville est toujours bombardée.</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">Ils seront enterrés au cimetière militaire de La Panne, avant que leurs dépouilles ne soit ramenées à Cheratte en 1947 par Léonard Van Linthout et André Servais, leurs fils.</p> <p> </p> <hr /> <p> </p> <p style="text-align: justify;">Ces témoignages sont là pour que nous n'oublions pas la tragédie qu'ont vécu de nombreuses familles cherattoises à cette époque, sur les routes de Belgique ou de France.</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">Malheureusement les cherattois n'étaient pas au bout de leurs peines, car comme l'avait rappelé Georges Van Linthout au soldat belge sur le bord de cette route, la guerre ne faisait que commencer...</p> <p style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px; float: right;" alt="carte_ravitaillement3" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/carte_ravitaillement3.jpg" width="215" height="293" />Lors de l'invasion le 10 mai 1940, c'est la débandade dans tous les sens. Malgré le fait que le gouvernement belge avait prévu un plan d'évacuation, il ne sera pas vraiment appliqué dans la pratique, occasionnant un capharnaüm invraisemblable sur les routes, où se mêlent troupes en déroute et groupes de réfugiés. Cette situation confuse engendre des drames, l'aviation allemande ne pouvant distinguer les colonnes de militaires de celles de civils, elle tire dans le tas.</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">A Cheratte, l'administration communale délivre des statuts d'<em>évacué obligatoire</em> à certaines catégories d'habitants. Pour les autres, le terrible choix entre partir ou rester. Le spectre des atrocités de 1914 est encore vif dans les mémoires, et la propagande alliée présente le "boche" comme un barbare sanguinaire assoiffé de sang. Voilà qui suffit à motiver la grande majorité des cherattois à quitter le village.</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">Beaucoup de familles se regroupent pour partir ensemble. Les plus fortunés, ou les plus chanceux, partent en voiture&nbsp; ou en camion. D'autres utilisent des vélos ou des charrettes tirées par des baudets, tandis que les moins bien lotis quittent le village à pieds. Certains se rendent chez des parents, des amis, ou simplement le plus loin possible des combats.</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">A la fuite de la population s'ensuit celle des autorités locales et des troupes stationnées dans le village.&nbsp; Le soir du 11 mai, Cheratte est pratiquement déserté de tous ses habitants, mis à part quelques irréductibles ainsi qu'un groupe de mineurs polonais dans la cité du charbonnage.</p> <hr /> <p style="text-align: justify;">Pour la famille Ruwet, commerçants à Cheratte-Bas, c'est l'exode en voiture. Maria, alors jeune fille, raconte l'évacuation de sa famille dans un carnet qu'elle a tenu au jour le jour.</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">Dans son carnet, Maria nous décrit les évènements tels que les percevait une jeune fille à l'époque; l'incompréhension se mêlant à la peur et à la tristesse, mais avec une certaine innoncence et de l'espoir malgré tout. Sa famille quitte définitivement Cheratte le 11 mai, traversant la Belgique et le nord de la France, croisant des réfugiés et des soldats en déroute, assistant parfois à des scènes épouvantables. Le 18 mai, ils trouveront enfin un logement définitif à Louvigné-du-désert, en Bretagne.</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">Durant son séjour en France, la famille Ruwet travaillera à la confection de vêtements afin de gagner un peu d'argent. Maria entrera en contact avec les soeurs de Paramé près de Saint-Malo, la maison mère des religieuses de l'institut Saint-Dominique à Cheratte. La famille Ruwet quittera Louvigné pour rentrer à Cheratte le 24 juin.</p> <p><img style="border: 1px solid #000000;" alt="ruwet_11051940_carnet" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/ruwet_11051940_carnet.jpg" width="640" height="509" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Un extrait du carnet de Maria Ruwet</em></p> <p><img style="border: 1px solid #000000;" alt="ruwet_12051940_carnet" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/ruwet_12051940_carnet.jpg" width="640" height="497" /></p> <p> </p> <hr /> <p>Pour la famille Van Linthout, c'est le départ de Cheratte à pieds le 10 mai dans l'après-midi. Georges, le père, travaille toujours à Bruxelles, où sa famille et d'autres cherattois le rejoindront en train, pour ensuite continuer vers la côte.</p> <p><img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px; float: right;" alt="stuka" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/stuka.jpg" width="175" height="212" /></p> <p style="text-align: justify;">A Nieuport, le 28 mai 1940 dans l'après-midi, un groupe de 17 cherattois (Georges Van Linthout, Louis Servais, Jean Etienne le boulanger, leurs femmes et leurs enfants) marchent le long de la côte belge, à la recherche d'un moyen de transport pour l'Angleterre.</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">Alors qu'ils mangent sur le bord de la route, deux soldats belges les croisent et leur annoncent que la guerre est finie, que la Belgique venait de capituler. Georges Van Linthout, vétéran de 14-18, leur répond que la guerre ne faisait que commencer. Un des soldat lui répond "Si tu prends une bombe sur la tête, tu ne diras plus ça".</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">Le groupe reprend son chemin et quelques heures plus tard, un avion allemand passe au-dessus d'eux et largue trois bombes. Une tombe sur l'église toute proche, une autre plus loin et la dernière explose juste à côté de la route où se trouve le petit groupe. Georges Van Linthout et Louis Servais sont mortellement blessés. Ils seront emmenés à l'hôpital de La Panne où un médecin namurois tentera de les soigner, mais en vain. Georges Van Linthout décédera le soir même et Louis Servais le lendemain, alors que la ville est toujours bombardée.</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">Ils seront enterrés au cimetière militaire de La Panne, avant que leurs dépouilles ne soit ramenées à Cheratte en 1947 par Léonard Van Linthout et André Servais, leurs fils.</p> <p> </p> <hr /> <p> </p> <p style="text-align: justify;">Ces témoignages sont là pour que nous n'oublions pas la tragédie qu'ont vécu de nombreuses familles cherattoises à cette époque, sur les routes de Belgique ou de France.</p> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: justify;">Malheureusement les cherattois n'étaient pas au bout de leurs peines, car comme l'avait rappelé Georges Van Linthout au soldat belge sur le bord de cette route, la guerre ne faisait que commencer...</p> Les prisonniers de guerre 2010-05-13T08:39:35Z 2010-05-13T08:39:35Z https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&view=article&id=77:les-prisonniers-de-guerre&catid=101:seconde-guerre-mondiale-1939-1945&Itemid=83 Administrator info@cheratte.net {jcomments off} <div style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt;"><strong>Les prisonniers de guerre (1e partie : 1940)</strong></span></div> <br /> <div style="text-align: justify;">Suite à la reddition de l'armée belge le 28 mai 1940, les soldats belges sont transférés dans des camps de prisonniers en Allemagne. Ces camps se divisent en deux catégories; le Stalag, camp pour hommes de troupes et sous-officiers, et l'Oflag camp pour officiers et parfois aussi sous-officiers.</div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/carte_stalag_oflag_640.jpg" alt="carte_stalag_oflag_640" width="640" height="694" /></p> <div style="text-align: justify;"><br /> <div style="text-align: center;"><strong> <hr /> </strong></div> <div style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>Le transfert vers l'Allemagne</strong></span></div> <br /> <div style="text-align: center;"><strong><img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px; float: right;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_061940_depart_allemagne.jpg" alt="Deby_061940_depart_allemagne" width="214" height="335" /></strong></div> </div> <div style="text-align: justify;">Le transfert vers l'Allemagne s'effectue en plusieurs phases. Tout d'abord le rassemblement des soldats, en général regroupés par régiment, dans d'anciennes casernes belges ou parfois dans des prairies. Ensuite le transfert proprement dit, parfois à pieds, mais le plus souvent en train ou en bateau.</div> <br /> <div style="text-align: justify;">Le cherattois Pierre Loix embarquera à bord d'une péniche à Anvers, pour remonter le canal albert jusque Liège, et ensuite être mis dans un train jusqu'à son arrivée au Stalag XVIIB à Krems en Autriche.</div> Son beau-frère, Dédica Deby partira en train d'Ostende le soir du 28 mai pour arriver le 30 au Stalag VA à Ludwigsburg près de Stuttgart. <br /> <div style="text-align: justify;">Les conditions de transport sont épouvantables; il fait une chaleur étouffante, les prisonniers ne reçoivent pratiquement rien à manger et à peine à boire, l'hygiène est inexistante.</div> <div style="text-align: justify;">Ce trajet sera un des pires moment du prisonnier. Le départ vers l'inconnu pour une durée inconnue, le sentiment de crainte mêlé à la frustration de la défaite et l'ignorance du sort de ses proches, les conditions du voyage et le manque de tout les marqueront à tout jamais.</div> <div> <hr /> <div style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>L'arrivée au camp</strong></span></div> <div style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><br /></strong></span></div> <div style="text-align: justify;">Une fois arrivés dans le camp, les prisonniers sont fouillés sans ménagement avant d'être répartis dans des baraquements, le plus souvent en bois ou en brique. Parfois, les prisonniers eux-mêmes doivent construire leurs baraquements, logeant pendant ce temps dans des tentes.</div> <div style="text-align: center;"> <p><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/stalag01.jpg" alt="stalag01" width="650" height="429" /></p> </div> Les camps sont en général constitués d'une ou plusieurs rangées de baraquements entourés d'une double ceinture de barbelés, souvent flanqués de tours de gardes. Ils disposent également de bâtiments administratifs, d'une infirmerie, d'une poste, de magasins, d'une cantine, de bains et bien sur d'un corps de garde.<br /> <div style="text-align: center;"> <div> <p><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/main_gate_stalag_xviib.jpg" alt="main_gate_stalag_xviib" width="734" height="458" /></p> </div> </div> <div style="text-align: justify;">A leur arrivée, les prisonniers manquent de tout. Ils ont pour seuls vêtements leur tenue militaire, et leurs effets personnels sont réduits au strict minimum, lorsqu'ils ne sont pas carrément dépouillés. La nourriture manque, et les trafics de toutes sortes s'installeront petit à petit. Certains prisonniers en arriveront même à échanger leur alliance contre quelques cigarettes.</div> <br /> <div style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Marechal_194x_JosephMarechal_Beaumont_StalagIA.jpg" alt="Marechal_194x_JosephMarechal_Beaumont_StalagIA" width="327" height="333" /><img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_194x.jpg" alt="Deby_194x" width="232" height="333" /></div> <div style="text-align: center;"><em>Photo de gauche : Joseph Maréchal (à droite) ; Photo de droite : Dédica Deby</em></div> <div style="text-align: justify;"><br />Une tâche est confiée à chaque prisonnier. Certains remplissent des fonctions administratives ou d'intendance au camp, alors que d'autres forment des "Kommando" ou groupes de travail, assignés à un chantier, une usine ou une ferme, à l'extérieur du camp.</div> <div style="text-align: justify;"> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Marechal_194x_StalagIA_Kommando_GeorgesMarechal.jpg" alt="Marechal_194x_StalagIA_Kommando_GeorgesMarechal" width="514" height="317" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Georges Maréchal et son Kommando</em> <em>du Stalag IA</em></p> </div> <div style="text-align: justify;">Les prisonniers assignés à un Kommando sont en réalité de la main d'oeuvre bon marché, dont a besoin l'économie de guerre du IIIe Reich. Le prisonnier perçoit un salaire (équivalent à 60% du salaire d'un ouvrier allemand), amputé des frais de nourriture et de logement. Les journées peuvent compter jusqu'à 12h de travail, et le Kommando est toujours accompagné de gardes.</div> <div style="text-align: justify;"> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Loix_1940_Krems5.jpg" alt="Loix_1940_Krems5" width="491" height="315" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Pierre Loix et son Kommando du Stalag XVII B</em> <em>en 1940</em></p> </div> <div style="text-align: justify;"><br />Le traitement et la discipline dans les camps est variable et dépend surtout du commandant. Parfois celui-ci est correct et humain, parfois il est intraitable, voire sadique. Dans l'ensemble, les prisonniers belges sont relativement bien traités, même si les conditions de détention restent pénibles. L'attitude des gardes envers les prisonniers est variable, parfois correcte, surtout venant de soldats issus des classes plus âgées; parfois brutale, surtout dans le cas de gardes issus de la SS. Les coups de crosse sont monnaie courante, et parfois même pire...</div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000; vertical-align: middle;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_30061940_Tinken.jpg" alt="Deby_30061940_Tinken" width="395" height="275" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Dédica Deby et son Kommando du Stalag VA, fin juin 1940</em></p> <div style="text-align: justify;">En dehors de leurs gardes, les prisonniers sont également amenés à cotoyer d'autres prisonniers, de différentes nationalités. Là aussi des contacts se font et des liens se créent, même si certains ne seront pas toujours amicaux.</div> <hr /> <div style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>La correspondance</strong></span></div> <div style="text-align: center;"><strong><br /></strong></div> </div> <div style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_061940_enveloppecroixrouge.jpg" alt="Deby_061940_enveloppecroixrouge" width="400" height="312" /><img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_1940_en_vie.jpg" alt="Deby_1940_en_vie" width="247" height="302" /></div> <br /> <div style="text-align: justify;">Durant leurs premières semaines dans les camps, les prisonniers ne reçoivent aucune nouvelle de leurs familles, car la bataille de France n'est pas terminée. Ils peuvent cependant inscrire l'adresse de leur famille sur un bout de papier, qui sera envoyé chez eux par la Croix-Rouge, avec la mention "en vie". Il faudra attendre début juillet pour que les cherattois reçoivent les premières lettres des camps via la "Kriegsgefangenenpost", le service de poste des prisonniers de guerre. Par la suite, ils auront droit à un certain nombre de lettres et de colis par mois.</div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_05071940_Lettre.jpg" alt="Deby_05071940_Lettre" width="640" height="457" /></p> <div style="text-align: justify;">Dans sa première lettre à sa famille, Dédica Deby écrit :</div> <div style="text-align: justify;"><br /><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif;"><em>"Mes chers Parents,<br />C'est avec une grande joie que je puis vous écrire quelques mots et vous faire savoir que je suis en bonne santé malgré les durs moments que j'ai du endurer. Voilà chers parents un mois que je suis prisonnier en Allemagne où je travaille dans une ferme et où je mange très bien.<br />J'espère que vous êtes en bonne santé et que vous n'avez pas trop souffert. Je voudrais que vous m'écriviez le plus tôt possible, dès que vous recevrez ma lettre, et que vous me donniez tous de vos nouvelles. J'espère que Pierre (Loix, son beau-frère prisonnier) aura pu vous écrire lui aussi puisque je puis le faire. Vous direz à Servais (Schurgers, un ancien voisin de la Rue du Curé) que j'ai vu son frère Joseph de Hollande prisonnier avec moi en Allemagne. <br />Je vous demande de m'envoyer un petit colis avec du tabac et des papiers à cigarette (barré par la censure avec la mention défendu). J'espère que papa a toujours du travail et que l'atelier est toujours en bon état. <br />En attendant le plaisir de vous revoir et de recevoir de vos nouvelles le plus tôt possible, je reste  votre fils qui vous aime. <br />Dédica Deby."</em></span></div> <div style="text-align: justify;"><br />Dédica travaillera à la ferme jusqu'au 8 septembre, pour ensuite travailler chez un menuisier. Il sera content de ce changement qui correspond à son métier, mais les journées resteront dures, avec un réveil à 5h du matin pour un retour à 21h...</div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_15071940_Carte.jpg" alt="Deby_15071940_Carte" width="640" height="404" /></p> <div style="text-align: justify;">Les familles pourront répondre à leur tour, tout d'abord en utilisant des cartes postales classiques de la poste belge, et ensuite des lettres spéciales pour prisonniers de guerre. Le service postal de 1940 sera régulier, malgré parfois quelques lenteurs.</div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_23081940_Lettre.jpg" alt="Deby_23081940_Lettre" width="640" height="438" /></p> <div style="text-align: justify;"><br />Les prisonniers reçoivent des nouvelles du village, où tous sont en attente d'un possible retour, ou au moins de bonnes nouvelles. Servais Schrugers, Victor, André Etienne, Louis Danthine, Monsieur Ruwet, le vicaire, les Walthéry, les Blistin, les Maréchal.</div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_05101940_lettre.jpg" alt="Deby_05101940_lettre" width="640" height="446" /></p> <div style="text-align: justify;">Dédica écrit 3 fois par mois à sa famille, mais les réponses tardent à arriver, les courriers se croisent et parfois n'arrivent pas... la censure veille.</div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_1940_censure.jpg" alt="Deby_1940_censure" width="618" height="373" /></p> <div style="text-align: justify;">Dans ses lettres, Juliette Deby décrit plusieurs colis envoyé à son frère :</div> <div style="text-align: justify;"><br /> <ul> <li>1 sachet de jus, 4 paquets de cigarettes, 2 cigares, 1 sachet de chique, 7 bâtons de chocolat, 1 speculoos et 4 bonbons. Le colis était limité à 1kg maximum, mais bientôt les prisonniers recevront des colis de 5kg.</li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;"> <ul> <li>Un autre colis comprenant 2 paires de chaussettes, 1 paire de gants, 1 passe-montagne, des bonbons, 2 carrés de chocolat, 2 paquets de cigarettes, 1 paquet de tabac, 1 pipe, 1 morceau de couque et 5 bâtons de chocolat.</li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;">En attendant de recevoir du tabac, Dédica Deby fume des feuilles de marronnier pour "faire passer l'envie" comme il dit. Dans une de ses lettres, il blaguera en décrivant la "binette" que font les mouches à cause de l'odeur. L'habitude s'installant, le moral remonte peu à peu, malgré l'hiver qui approche. Il y aura 60 cm de neige à Stuttgart au mois d'octobre...</div> <hr /> </div> <div style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>Le retour au pays<img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px; float: right;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Loix_12121940_liberation_camp.jpg" alt="Loix_12121940_liberation_camp" width="337" height="471" /><br /></strong></span></div> <br /> <div style="text-align: justify;">Le 15 décembre 1940 dans sa maison de la Rue du Curé, Juliette Deby écrit une nouvelle lettre à son frère prisonnier. C'est alors qu'elle entend frapper à la fenêtre : "Pierre est rentré ! Juliette, ton mari est là, il est rentré !" Juliette lâche son porte-plume et court le plus vite qu'elle peut à l'extérieur. Elle tremble tellement qu'elle croit faiblir, mais quel bonheur de voir le rentrer.</div> <br /> <div style="text-align: justify;">Pierre Loix est un des premiers cherattois à rentrer de captivité, son ordre de libération lui sera donné le 12 décembre 1940. Il rentrera à Cheratte le 15 décembre, et son retour sera acté par l'administration communale le 16.</div> <br /> <div style="text-align: justify;">Pierre a la chance de faire partie des nombreux soldats flamands renvoyés au pays pour Noël. Pour les wallons et les militaires de carrière, c'est une autre histoire, la plupart resteront en Allemagne jusqu'en 1945.</div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> <div style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt;">Le hasard des rencontres</span><br /></strong></div> <br /> <div style="text-align: justify;">Le hasard de la guerre fera se rencontrer plusieurs prisonniers cherattois en Allemagne. Joseph Schrugers rencontrera Dédica Deby en juin 1940, Joseph Maréchal et Dédica Deby se verront et se parleront près de Stuttgart fin octobre 1940.</div> <div style="text-align: justify;"><br />Les prisonniers s'écriront aussi d'un camp à l'autre. Dédica Deby et Pierre Loix correspondront fin 1940.</div> <hr /> <div style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>Les relations avec la population locale</strong></span></div> <div style="text-align: center;"><strong><br /></strong></div> Durant leurs travaux avec les Kommando, les prisonniers sont amenés à rencontrer la population civile allemande. Certains se comporteront bien avec les prisonniers, d'autres non.</div> <div style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000; margin-right: 5px; float: left;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Loix_194x_Krems.jpg" alt="Loix_194x_Krems" width="332" height="487" /></div> <div style="text-align: justify;"><br />Pierre Loix aura la chance d'être affecté à un Kommando travaillant dans la ferme Lechner à Krems.</div> <div style="text-align: justify;">A l'inverse de la plupart des Kommando, Pierre devra rentrer au camp chaque soir, car la ferme n'est pas suffisamment éloignée du camp pour qu'il puisse y loger. Il travaillera dur, mais les Lechner seront bons avec lui. Leur fils servant dans la Wehrmacht aidera à faire passer de la correspondance.<br /><br />En 1982, Pierre retournera à Krems à l'endroit de sa captivité. Il rencontrera les enfants des Lechner avec qui il évoquera ses souvenirs.<br /><br /></div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> </div> <p style="text-align: center;"> </p> {jcomments off} <div style="text-align: center;"><span style="font-size: 14pt;"><strong>Les prisonniers de guerre (1e partie : 1940)</strong></span></div> <br /> <div style="text-align: justify;">Suite à la reddition de l'armée belge le 28 mai 1940, les soldats belges sont transférés dans des camps de prisonniers en Allemagne. Ces camps se divisent en deux catégories; le Stalag, camp pour hommes de troupes et sous-officiers, et l'Oflag camp pour officiers et parfois aussi sous-officiers.</div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/carte_stalag_oflag_640.jpg" alt="carte_stalag_oflag_640" width="640" height="694" /></p> <div style="text-align: justify;"><br /> <div style="text-align: center;"><strong> <hr /> </strong></div> <div style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>Le transfert vers l'Allemagne</strong></span></div> <br /> <div style="text-align: center;"><strong><img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px; float: right;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_061940_depart_allemagne.jpg" alt="Deby_061940_depart_allemagne" width="214" height="335" /></strong></div> </div> <div style="text-align: justify;">Le transfert vers l'Allemagne s'effectue en plusieurs phases. Tout d'abord le rassemblement des soldats, en général regroupés par régiment, dans d'anciennes casernes belges ou parfois dans des prairies. Ensuite le transfert proprement dit, parfois à pieds, mais le plus souvent en train ou en bateau.</div> <br /> <div style="text-align: justify;">Le cherattois Pierre Loix embarquera à bord d'une péniche à Anvers, pour remonter le canal albert jusque Liège, et ensuite être mis dans un train jusqu'à son arrivée au Stalag XVIIB à Krems en Autriche.</div> Son beau-frère, Dédica Deby partira en train d'Ostende le soir du 28 mai pour arriver le 30 au Stalag VA à Ludwigsburg près de Stuttgart. <br /> <div style="text-align: justify;">Les conditions de transport sont épouvantables; il fait une chaleur étouffante, les prisonniers ne reçoivent pratiquement rien à manger et à peine à boire, l'hygiène est inexistante.</div> <div style="text-align: justify;">Ce trajet sera un des pires moment du prisonnier. Le départ vers l'inconnu pour une durée inconnue, le sentiment de crainte mêlé à la frustration de la défaite et l'ignorance du sort de ses proches, les conditions du voyage et le manque de tout les marqueront à tout jamais.</div> <div> <hr /> <div style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>L'arrivée au camp</strong></span></div> <div style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong><br /></strong></span></div> <div style="text-align: justify;">Une fois arrivés dans le camp, les prisonniers sont fouillés sans ménagement avant d'être répartis dans des baraquements, le plus souvent en bois ou en brique. Parfois, les prisonniers eux-mêmes doivent construire leurs baraquements, logeant pendant ce temps dans des tentes.</div> <div style="text-align: center;"> <p><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/stalag01.jpg" alt="stalag01" width="650" height="429" /></p> </div> Les camps sont en général constitués d'une ou plusieurs rangées de baraquements entourés d'une double ceinture de barbelés, souvent flanqués de tours de gardes. Ils disposent également de bâtiments administratifs, d'une infirmerie, d'une poste, de magasins, d'une cantine, de bains et bien sur d'un corps de garde.<br /> <div style="text-align: center;"> <div> <p><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/main_gate_stalag_xviib.jpg" alt="main_gate_stalag_xviib" width="734" height="458" /></p> </div> </div> <div style="text-align: justify;">A leur arrivée, les prisonniers manquent de tout. Ils ont pour seuls vêtements leur tenue militaire, et leurs effets personnels sont réduits au strict minimum, lorsqu'ils ne sont pas carrément dépouillés. La nourriture manque, et les trafics de toutes sortes s'installeront petit à petit. Certains prisonniers en arriveront même à échanger leur alliance contre quelques cigarettes.</div> <br /> <div style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Marechal_194x_JosephMarechal_Beaumont_StalagIA.jpg" alt="Marechal_194x_JosephMarechal_Beaumont_StalagIA" width="327" height="333" /><img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_194x.jpg" alt="Deby_194x" width="232" height="333" /></div> <div style="text-align: center;"><em>Photo de gauche : Joseph Maréchal (à droite) ; Photo de droite : Dédica Deby</em></div> <div style="text-align: justify;"><br />Une tâche est confiée à chaque prisonnier. Certains remplissent des fonctions administratives ou d'intendance au camp, alors que d'autres forment des "Kommando" ou groupes de travail, assignés à un chantier, une usine ou une ferme, à l'extérieur du camp.</div> <div style="text-align: justify;"> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Marechal_194x_StalagIA_Kommando_GeorgesMarechal.jpg" alt="Marechal_194x_StalagIA_Kommando_GeorgesMarechal" width="514" height="317" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Georges Maréchal et son Kommando</em> <em>du Stalag IA</em></p> </div> <div style="text-align: justify;">Les prisonniers assignés à un Kommando sont en réalité de la main d'oeuvre bon marché, dont a besoin l'économie de guerre du IIIe Reich. Le prisonnier perçoit un salaire (équivalent à 60% du salaire d'un ouvrier allemand), amputé des frais de nourriture et de logement. Les journées peuvent compter jusqu'à 12h de travail, et le Kommando est toujours accompagné de gardes.</div> <div style="text-align: justify;"> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Loix_1940_Krems5.jpg" alt="Loix_1940_Krems5" width="491" height="315" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Pierre Loix et son Kommando du Stalag XVII B</em> <em>en 1940</em></p> </div> <div style="text-align: justify;"><br />Le traitement et la discipline dans les camps est variable et dépend surtout du commandant. Parfois celui-ci est correct et humain, parfois il est intraitable, voire sadique. Dans l'ensemble, les prisonniers belges sont relativement bien traités, même si les conditions de détention restent pénibles. L'attitude des gardes envers les prisonniers est variable, parfois correcte, surtout venant de soldats issus des classes plus âgées; parfois brutale, surtout dans le cas de gardes issus de la SS. Les coups de crosse sont monnaie courante, et parfois même pire...</div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000; vertical-align: middle;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_30061940_Tinken.jpg" alt="Deby_30061940_Tinken" width="395" height="275" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Dédica Deby et son Kommando du Stalag VA, fin juin 1940</em></p> <div style="text-align: justify;">En dehors de leurs gardes, les prisonniers sont également amenés à cotoyer d'autres prisonniers, de différentes nationalités. Là aussi des contacts se font et des liens se créent, même si certains ne seront pas toujours amicaux.</div> <hr /> <div style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>La correspondance</strong></span></div> <div style="text-align: center;"><strong><br /></strong></div> </div> <div style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_061940_enveloppecroixrouge.jpg" alt="Deby_061940_enveloppecroixrouge" width="400" height="312" /><img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_1940_en_vie.jpg" alt="Deby_1940_en_vie" width="247" height="302" /></div> <br /> <div style="text-align: justify;">Durant leurs premières semaines dans les camps, les prisonniers ne reçoivent aucune nouvelle de leurs familles, car la bataille de France n'est pas terminée. Ils peuvent cependant inscrire l'adresse de leur famille sur un bout de papier, qui sera envoyé chez eux par la Croix-Rouge, avec la mention "en vie". Il faudra attendre début juillet pour que les cherattois reçoivent les premières lettres des camps via la "Kriegsgefangenenpost", le service de poste des prisonniers de guerre. Par la suite, ils auront droit à un certain nombre de lettres et de colis par mois.</div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_05071940_Lettre.jpg" alt="Deby_05071940_Lettre" width="640" height="457" /></p> <div style="text-align: justify;">Dans sa première lettre à sa famille, Dédica Deby écrit :</div> <div style="text-align: justify;"><br /><span style="font-family: comic sans ms,sans-serif;"><em>"Mes chers Parents,<br />C'est avec une grande joie que je puis vous écrire quelques mots et vous faire savoir que je suis en bonne santé malgré les durs moments que j'ai du endurer. Voilà chers parents un mois que je suis prisonnier en Allemagne où je travaille dans une ferme et où je mange très bien.<br />J'espère que vous êtes en bonne santé et que vous n'avez pas trop souffert. Je voudrais que vous m'écriviez le plus tôt possible, dès que vous recevrez ma lettre, et que vous me donniez tous de vos nouvelles. J'espère que Pierre (Loix, son beau-frère prisonnier) aura pu vous écrire lui aussi puisque je puis le faire. Vous direz à Servais (Schurgers, un ancien voisin de la Rue du Curé) que j'ai vu son frère Joseph de Hollande prisonnier avec moi en Allemagne. <br />Je vous demande de m'envoyer un petit colis avec du tabac et des papiers à cigarette (barré par la censure avec la mention défendu). J'espère que papa a toujours du travail et que l'atelier est toujours en bon état. <br />En attendant le plaisir de vous revoir et de recevoir de vos nouvelles le plus tôt possible, je reste  votre fils qui vous aime. <br />Dédica Deby."</em></span></div> <div style="text-align: justify;"><br />Dédica travaillera à la ferme jusqu'au 8 septembre, pour ensuite travailler chez un menuisier. Il sera content de ce changement qui correspond à son métier, mais les journées resteront dures, avec un réveil à 5h du matin pour un retour à 21h...</div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_15071940_Carte.jpg" alt="Deby_15071940_Carte" width="640" height="404" /></p> <div style="text-align: justify;">Les familles pourront répondre à leur tour, tout d'abord en utilisant des cartes postales classiques de la poste belge, et ensuite des lettres spéciales pour prisonniers de guerre. Le service postal de 1940 sera régulier, malgré parfois quelques lenteurs.</div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_23081940_Lettre.jpg" alt="Deby_23081940_Lettre" width="640" height="438" /></p> <div style="text-align: justify;"><br />Les prisonniers reçoivent des nouvelles du village, où tous sont en attente d'un possible retour, ou au moins de bonnes nouvelles. Servais Schrugers, Victor, André Etienne, Louis Danthine, Monsieur Ruwet, le vicaire, les Walthéry, les Blistin, les Maréchal.</div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_05101940_lettre.jpg" alt="Deby_05101940_lettre" width="640" height="446" /></p> <div style="text-align: justify;">Dédica écrit 3 fois par mois à sa famille, mais les réponses tardent à arriver, les courriers se croisent et parfois n'arrivent pas... la censure veille.</div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_1940_censure.jpg" alt="Deby_1940_censure" width="618" height="373" /></p> <div style="text-align: justify;">Dans ses lettres, Juliette Deby décrit plusieurs colis envoyé à son frère :</div> <div style="text-align: justify;"><br /> <ul> <li>1 sachet de jus, 4 paquets de cigarettes, 2 cigares, 1 sachet de chique, 7 bâtons de chocolat, 1 speculoos et 4 bonbons. Le colis était limité à 1kg maximum, mais bientôt les prisonniers recevront des colis de 5kg.</li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;"> <ul> <li>Un autre colis comprenant 2 paires de chaussettes, 1 paire de gants, 1 passe-montagne, des bonbons, 2 carrés de chocolat, 2 paquets de cigarettes, 1 paquet de tabac, 1 pipe, 1 morceau de couque et 5 bâtons de chocolat.</li> </ul> </div> <div style="text-align: justify;">En attendant de recevoir du tabac, Dédica Deby fume des feuilles de marronnier pour "faire passer l'envie" comme il dit. Dans une de ses lettres, il blaguera en décrivant la "binette" que font les mouches à cause de l'odeur. L'habitude s'installant, le moral remonte peu à peu, malgré l'hiver qui approche. Il y aura 60 cm de neige à Stuttgart au mois d'octobre...</div> <hr /> </div> <div style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>Le retour au pays<img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px; float: right;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Loix_12121940_liberation_camp.jpg" alt="Loix_12121940_liberation_camp" width="337" height="471" /><br /></strong></span></div> <br /> <div style="text-align: justify;">Le 15 décembre 1940 dans sa maison de la Rue du Curé, Juliette Deby écrit une nouvelle lettre à son frère prisonnier. C'est alors qu'elle entend frapper à la fenêtre : "Pierre est rentré ! Juliette, ton mari est là, il est rentré !" Juliette lâche son porte-plume et court le plus vite qu'elle peut à l'extérieur. Elle tremble tellement qu'elle croit faiblir, mais quel bonheur de voir le rentrer.</div> <br /> <div style="text-align: justify;">Pierre Loix est un des premiers cherattois à rentrer de captivité, son ordre de libération lui sera donné le 12 décembre 1940. Il rentrera à Cheratte le 15 décembre, et son retour sera acté par l'administration communale le 16.</div> <br /> <div style="text-align: justify;">Pierre a la chance de faire partie des nombreux soldats flamands renvoyés au pays pour Noël. Pour les wallons et les militaires de carrière, c'est une autre histoire, la plupart resteront en Allemagne jusqu'en 1945.</div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> <div style="text-align: center;"><strong><span style="font-size: 12pt;">Le hasard des rencontres</span><br /></strong></div> <br /> <div style="text-align: justify;">Le hasard de la guerre fera se rencontrer plusieurs prisonniers cherattois en Allemagne. Joseph Schrugers rencontrera Dédica Deby en juin 1940, Joseph Maréchal et Dédica Deby se verront et se parleront près de Stuttgart fin octobre 1940.</div> <div style="text-align: justify;"><br />Les prisonniers s'écriront aussi d'un camp à l'autre. Dédica Deby et Pierre Loix correspondront fin 1940.</div> <hr /> <div style="text-align: center;"><span style="font-size: 12pt;"><strong>Les relations avec la population locale</strong></span></div> <div style="text-align: center;"><strong><br /></strong></div> Durant leurs travaux avec les Kommando, les prisonniers sont amenés à rencontrer la population civile allemande. Certains se comporteront bien avec les prisonniers, d'autres non.</div> <div style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000; margin-right: 5px; float: left;" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Loix_194x_Krems.jpg" alt="Loix_194x_Krems" width="332" height="487" /></div> <div style="text-align: justify;"><br />Pierre Loix aura la chance d'être affecté à un Kommando travaillant dans la ferme Lechner à Krems.</div> <div style="text-align: justify;">A l'inverse de la plupart des Kommando, Pierre devra rentrer au camp chaque soir, car la ferme n'est pas suffisamment éloignée du camp pour qu'il puisse y loger. Il travaillera dur, mais les Lechner seront bons avec lui. Leur fils servant dans la Wehrmacht aidera à faire passer de la correspondance.<br /><br />En 1982, Pierre retournera à Krems à l'endroit de sa captivité. Il rencontrera les enfants des Lechner avec qui il évoquera ses souvenirs.<br /><br /></div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> </div> <p style="text-align: center;"> </p> L'occupation (1e partie, 1940-1942) 2010-05-23T10:41:36Z 2010-05-23T10:41:36Z https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&view=article&id=82:loccupation&catid=101:seconde-guerre-mondiale-1939-1945&Itemid=83 Van Ass JF binote@hotmail.com <div style="text-align: justify;">Le 10 mai 1940, les autorités allemandes promulguent diverses ordonnances destinées aux habitants des pays occupés, dont la Belgique.<br />Dans la pratique, l'administration belge continue de fonctionner sous l'autorité de l'administration allemande et de son armée. L'occupant garantit la sécurité personnelle et la sauvegarde des biens des habitants, en précisant que ceux qui se comporteront paisiblement et tranquillement n'auront rien à craindre. La population est autorisée à continuer ses activités habituelles; mais tout acte de sabotage, d'assistance aux ennemis du Reich ou toute attitude anti-allemande seront sévèrement punis.<br />Un décret stipule également qu'à partir de cette date, le Reichsmark, le franc belge et le belga (1 belga = 5 francs belges) deviennent monnaie légale en territoire occupé belge.<br /><br />La région de Liège, dont dépend Cheratte, est placée sous le commandement du GeneralMajor Keim, faisant office de gouverneur. Ce général logera au palais des Princes-Evêques de Liège, bâtiment qui fera office de <em><a target="_blank" title="Kommandantur" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Kommandantur">Oberfeldkommandantur</a></em>.<br /><br />A Cheratte le début de l'occupation est parsemé du retour d'évacuation de plusieurs familles, ainsi que des premières nouvelles des prisonniers de guerre. <br />Les changements dans le mode de vie nécessitent un temps d'adaptation, cette période étant difficile à vivre pour la plupart des cherattois, surtout du point de vue de l'approvisionnement en nourriture. Certains maigriront de plus de 10 kilos au début de la guerre. La vie est de plus en plus chère, et le rationnement oblige les habitants à constituer des réserves de nourriture pour l'hiver.<br /><br />Le 14 novembre, la coupe sera pleine pour les ouvriers du charbonnage du Hasard, qui se mettent en grève. Ils se plaignent du manque de nourriture, notamment des pommes de terre, du beurre et des produits laitiers. La charcuterie, la viande, les frites, les oeufs ou la patisserie, il n'en est même plus question depuis longtemps... Le lendemain, la grève cessera et les ouvriers reprendront le travail.<br /><br />Moins d'un mois plus tard, les journaux annoncent le retour au pays des premiers prisonniers. Le premier cherattois à revenir de captivité sera Pierre Loix, le 15 décembre.<br /><br /><img style="margin-right: 5px; float: left;" alt="1940_soldats_allemands" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/1940_soldats_allemands.jpg" width="311" height="275" />Le 13 décembre, une colonne allemande arrive dans le village. Plusieurs maisons sont réquisitionnées en vue de loger des militaires allemands, essentiellement à Cheratte-Bas, tandis qu'une <a target="_blank" title="Kommandantur" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Kommandantur"><em>OrtKommandantur</em></a> est installée dans les bâtiments de l'Institut Saint-Dominique. Les anciens bureaux de l'armée belge à l'hôtel de la cité Henry sont également occupés par les allemands.<br /><br />Un officier de la Wehrmacht vient prendre ses quartiers dans la maison Ruwet, non loin du château. Cette maison hébergera plusieurs officiers pendant toute la durée de la guerre. D'abord deux belges durant la mobilisation, ensuite un allemand durant l'occupation, et enfin un américain après la libération.<br />Cet officier allemand s'appellait Kurt Fuchs, un célibataire de 29 ans originaire du Schleswig-Holstein, non loin de la frontière danoise. Il était affecté aux bureaux de l'hôtel de la cité. Egalement loin de chez lui, sa famille et sa fiancée lui enverront régulièrement des colis.<br /><br />L'hiver 1940 est assez pénible, le froid et le gel causeront du retard dans tous les types de déplacements, affectant notamment le délai de distribution du courrier. De plus, le pont de Wandre étant toujours détruit et les gelées empêchant la traversée en bateau, les cherattois travaillant à Herstal sont obligés de se rendre à Liège pour traverser la Meuse, ce qui occasionne de sérieux retards.<br /><br />La fin d'année approchant, les allemands préparent les fêtes de Noël et de nouvel an; du boeuf et du vin sont au menu. Pour les cherattois, l'humeur est moins festive, et la nourriture nettement moins abondante... les pommes de terre manquent toujours.<br /><br />Un soir de début janvier, Kurt Fuchs remarque qu'un des membres de la famille Ruwet a laissé trainer un livre dans la maison. Ce livre dépeignait les allemands, et leur Führer Adolf Hitler, sous des traits peu plaisants. Alors que les Ruwet craignent sa réaction, Kurt leur demande s'il peut emporter le livre pour le lire lors de sa prochaine garde, ce qui ne les rassure guère. Il les assure de sa confiance et de sa discrétion, et s'en va avec le livre. La journée passe sans incident. L'officier a tenu parole, ils ne seront jamais inquiétés.<br />Kurt Fuchs ne restera pas à Cheratte, il recevra bientôt son ordre de mutation pour le front russe. Quelques mois plus tard, les tenanciers du café de la gare, où Kurt se rendait souvent, viendront annoncer son décès à la famille Ruwet.<br /><br /> <hr /> Le 23 janvier 1941, le curé Depus de la paroisse Saint-Joseph est arrêté par les allemands, et emmené à la prison Saint-Léonard à Liège, où il sera emprisonné durant 44 jours, sans avoir l'aurotisation de célébrer la messe. Dans la cellule voisine, il rencontrera un autre cherattois, Jacques Dortu, également fait prisonnier par les allemands à Cheratte-Hauteurs.<br /><br /><img style="border: 1px solid #000000; margin-right: 5px; float: left;" alt="Loix_Deby_19430212" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Loix_Deby_19430212.jpg" width="342" height="491" />Au printemps, les remblais de la rive droite de la meuse sont transformés progressivement en jardins potagers par la population, constituant un apport précieux en nourriture. Le "boulevard" du Sartay est transformé en allée des pommes de terre ! Les villageois s'organisent, comme au Vinâve, où Josephine Briquet fait office de boulanger, en cuisant du pain pour tous les voisins grâce à son four électrique.<br />D'autres cherattois choisissent de se rendre dans des fermes du Limbourg ou des Ardennes pour en ramener diverses denrées indispensables. Joséphine Briquet et Juliette Deby font régulièrement l'aller-retour Cheratte-Val Mheer, se cachant parfois au bord des routes dès que des allemands ou des gendarmes sont en vue.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">La peur d'être découvert, ou pire d'être tué, ne quitte pas les esprits. Un jour où Juliette Deby et Pierre Loix reviennent de Val-Mheer en vélo chargés de ravitaillement, un avion allemand apparait dans le ciel. Les ayant repéré, il plonge vers eux dans un bruit strident. Pris de panique, Juliette et Pierre se jettent dans une haie. L'avion crache une rafale de mitrailleuses en direction de la haie. Le jeune couple prie pour que le sort les épargne, les balles sifflent tout autour d'eux. Dans un bruit sourd, l'avion se redresse juste au-dessus de leurs têtes, avant de s'éloigner. Les jeunes mariés sont en vie, et malgré cet épisode traumatisant, ils continueront à effectuer les aller-retour. En ce temps-là, la faim surpassait la peur.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">(<em>Photo de gauche: Pierre Loix et Juliette Deby en février 1943</em>)</div> <hr alt="Fin 1941 - Début 1942" class="system-pagebreak" title="Fin 1941 - Début 1942" /> <div style="text-align: justify;">Durant l'été 41, le prix de la nourriture baisse quelque peu, et les conditions de vie semblent un peu meilleures. Malgré cela, la fête à Cheratte-Bas sera supprimée cet été là. La commune organisera cependant un envoi régulier de colis pour chaque prisonnier du village, en échange de l'éternelle étiquette bleue (étiquette envoyée par le prisonnier à la famille, nécessaire à l'envoi de tout colis).<br />En plus des colis de la Croix-Rouge, les familles ont également la possibilité d'envoyer une étiquette bleue au "Secours d'hiver", une organisation créée en Belgique par l'occupant allemand durant l'hiver 1940, qui se chargera d'envoyer un colis aux prisonniers de guerre. Monsieur Dormal sera le président de la section de Cheratte.<br />Lors de la Saint-Nicolas, les parents de prisonniers cherattois seront invités au Cercle (actuel Pacific) où leur seront remis la somme de 50 francs (environ 100 euros actuels).</div> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="Deby_19410903" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_19410903.jpg" width="464" height="473" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Deux Cherattoises, Juliette Deby et Jeanne Houbart, en septembre 1941 à Liège</em></p> <div style="text-align: justify;"><br /><img style="border: 1px solid #000000; margin-right: 5px; float: left;" alt="19411201_roie_leopold_III" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/19411201_roie_leopold_III.jpg" width="356" height="501" />Le 15 décembre 1941 tôt dans la matinée, un pylone haute-tension de la ligne Bressoux-Cheratte explose. Ce pylone, fournissant de l'énergie au nord-ouest de l'Allemagne, vient d'être saboté par la résistance à l'aide de charges de dynamites. Le lendemain, à Bruxelles, le General Alexander von Falkenhausen est mis au courant de la destruction du pylone. Il téléphone ensuite au Generalleutnant S.Keim et lui ordonne de réprimer vigoureusement cet acte de sabotage.Le lendemain, la Kommandantur publiera un message dans les journaux exigeant que les coupables soient livrés aux autorités avant le 17 décembre à minuit, faute de quoi des sanctions seront prises. <br />Le 18 décembre, le General Keim donne l'ordre de faire fusiller deux condamnés en représailles. Ces condamnés sont des résistants belges détenus par les allemands. Arthur Coeme de Tilleur, qui bénéficie d'un report d'exécution annulé par l'ordre du 18 décembre; et le gendarme Guillaume Hocke de Liège, qui bénéficie d'un pardon provisoire, lui aussi annulé par cet ordre. Ils seront fusillés le 28 décembre 1941.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <p>(<em>Photo de gauche : Carte du Roi Léopold III pour l'hiver 1941</em>)</p> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Par la suite, les autorités allemandes réquisitionnent des belges afin de monter la garde auprès des pylones et du chemin de fer, de jour comme de nuit. Les gardes s'effectuent par faction de 5 heures (bientôt ramenées à 3 heures à cause du grand froid) et par groupe de 2 hommes. Tous les hommes valides sont réquisitionnés, sans distinction d'âge ni de profession. Chez les Deby, le père François (58 ans, menuisier) et son frère Edouard (41 ans) sont réquisitionnés, de même que le&nbsp; beau-fils de François, Pierre Loix (30 ans). Edouard Deby montera la garde avec le vicaire de Cheratte-Bas, tandis que Pierre Loix fera équipe avec François Verviers. La réquisition pour la garde durera tout l'hiver, jusqu'à la mi-février 1942.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <br /> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">En cette fin d'année 1941, le rationnement du charbon vient s'ajouter à celui de la nourriture. C'est à nouveau la course au ravitaillement supplémentaire pour bon nombre de cherattois, partout où ils peuvent en trouver...</div> <div style="text-align: justify;">Cheratte est recouvert de neige, et beaucoup de cherattois pratiquent la glisse sur des luges ou des traineaux, ce qui donne beaucoup de travail aux menuisiers du village. La rue Vieille Voie est tellement envahie de monde, que la commune décide d'instaurer un droit d'entrée payant. L'argent ainsi récolté sera envoyé aux prisonniers de guerre du village.<br /><br />Le printemps arrive et la saison passe sans saveur. Même les arbres fruitiers tardent à fleurir à Cheratte cette année là.<br /><br />Le 9 Juillet, le bourgmestre Dieudonné Randaxhe est démis de ses fonctions. Il est remplacé par Guillaume Chanteux, un rexiste de Cheratte-Hauteurs.<br /><br />Durant l'été 1942, comme l'été passé, la fête à Cheratte n'aura pas lieu. Pas de procession, ni de musique, ni de festivités. Tout juste deux petits caroussels pour enfants durant 15 jours, et un concert de la dramatique organisé au profit des prisonniers de guerre.<br /><br />Les conditions de vie des cherattois ne s'améliorent pas vraiment, ils doivent travailler dur pour avoir de quoi manger tous les jours. Dans une lettre du 24 août 1942, Servais Schrugers raconte qu'il travaille depuis le 16 mars 1942 dans les pneus de vélos pour 7,5 francs de l'heure, le double le dimanche. Voilà 6 dimanches d'affilée qu'il travaille, et en semaine il débute ses journées à 7h30, pour les terminer à 22h ! Certaines semaines il gagne jusqu'à 900 francs, ce qui est nécessaire pour faire vivre sa famille à cette époque.<br />En Juillet 1941, François Deby gagne 3550 francs par mois, ce qui est un bon salaire pour l'époque, la moyenne belge oscillant entre 2500 et 3000 francs. Mais pour avoir ce salaire, François est obligé de travailler très dur, souvent des journées de 12h de travail se terminant à la tombée de la nuit.<br />Le coût de la vie est toujours élevé à Cheratte: il faut 38 francs pour un pain de 900 grammes, 300 francs pour 1kg de tabac, 200 francs pour 1kg de beurre, un oeuf coûte 8 francs et un paquet de cigarettes 27,50 francs. Une paire de sabots neufs coûte 50 francs, une brosse à balai 150 francs (3 francs avant guerre !) Le prix d'un pneu de vélo neuf varie entre 450 et 800 francs, et le prix d'un tandem est de 6500 francs. Le vélo étant devenu un moyen de transport quasi indispensable !</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="Marechal_12031942_JosephM_Deuse_GinetteM_LilyMarechal" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Marechal_12031942_JosephM_Deuse_GinetteM_LilyMarechal.jpg" width="500" height="354" /></div> <div style="text-align: center;"><em>La famille Maréchal début 1942</em></div> <div style="text-align: center;"><em>(Cyril Maréchal, Joseph Deuse, Denis et Elisabeth Maréchal)<br /></em></div> <div style="text-align: center;"></div> <div style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="Deby_1942" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_1942.jpg" width="515" height="364" /></div> <div style="text-align: center;"><em>La famille Deby début 1942</em></div> <div style="text-align: center;"><em>(Juliette Deby, François Deby, Edouard Deby, Jeanne Protin, Pierre Loix, Joséphine Briquet)</em></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <hr alt="Fin 1942" class="system-pagebreak" title="Fin 1942" /> <div style="text-align: justify;">Le 7 Octobre durant la nuit, Cheratte subit une longue alerte qui durera 4 heures. Les habitants rejoignent les abris, le plus souvent des caves, comme celle des Ruwet, qui abritera 23 personnes cette nuit-là. François Deby, Pierre Loix, Victor Quoidebach et Monsieur Ruwet construiront un abri pour 40 personnes dans la rue du curé, début juin 1944.<br />A Cheratte-Hauteurs, on n'hésitera pas à se réfugier dans les anciens abris fortifiés de la PFL, notamment à Hoignée. Un autre endroit plus insolite sera également utilisé par des cherattois: une grotte, située derrière la maison Woit au pied de la Voie Mélard; des dizaines de personnes s'y réfugieront. A la fin de la guerre, les galeries du charbonnage seront également utilisées comme abris, notamment peu avant la libération du village en septembre 1944.</div> <br /> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="VanAss_2010_grotte_Watt" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/VanAss_2010_grotte_Watt.jpg" width="640" height="427" /></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="VanAss_2010_grotte_Watt2" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/VanAss_2010_grotte_Watt2.jpg" width="640" height="427" /></div> <div style="text-align: center;"><em>La grotte derrière la maison Woit</em></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> </div> <div style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000; margin-right: 5px; float: left;" alt="degrelle_rex" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/degrelle_rex.jpg" width="166" height="233" />Le 25&nbsp; Octobre 1942, Cheratte est intégré dans le district de Wandre, rattaché au Grand Liège. Les cherattois devront à présent se rendre à la maison communale de Wandre pour les formalités administratives. Les échevins et tous les conseillers communaux doivent démissionner</div> <div style="text-align: justify;">Le bougmestre de Cheratte, le rexiste Guillaume Chanteux, est nommé chef du district de Wandre.<br /><br />Le couvre feu est instauré, entre 16h30 et 8h30. Les cherattois recouvriront leurs fenêtre de papiers foncés, évitant à tout prix que la lumière ne soit visible de l'extérieur.<br /><br /></div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> Le 6 octobre 1942, les autorités allemandes promulguent plusieurs ordonnances relatives au travail obligatoire en Allemagne. Les jeunes gens seront les premiers visés, exception faite des ecclésiastiques, des étudiants, des mineurs, des gendarmes et des policiers.<img style="margin-left: 5px; float: right;" alt="1942_attestation_emploi" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/1942_attestation_emploi.jpg" width="205" height="320" /><br />Les cherattois réquisitionnés sont convoqués à la Werbestelle de Liège, dirigée par l'Oberst Kurth, conseiller supérieur de l'administration de guerre allemande.<br /><br />Pierre Loix est convoqué, mais en tant qu'ancien prisonnier de guerre, il sera exempté. Il devra cependant porter sur lui en permanence une attestation l'autorisant à travailler en Belgique.<br /><br />Son épouse Juliette Deby est elle aussi convoquée; elle craint qu'ils soient à nouveau séparés. Une employée de la commune de Cheratte classera son dossier, connaissant leur situation. Cette employée sera accusée à tort de collaboration à la fin de la guerre, battue et rasée en public à Cheratte.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Flore Dortu est également convoquée à Liège, où elle se rend non sans appréhension. Elle explique qu'elle s'occupe du ménage à la maison depuis le décès de sa maman. Elle sera exemptée sans en connaitre la raison, peut-être parce que son père travaille aux chemins de fer, ou bien est-ce cet ancien employé du charbonnage de Cheratte qui travaille là-bas ?</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">D'autres moins chanceux sont emmenés en Allemagne, mais certains d'entre eux refusent de s'y soustraire, comme le petit Charles Van Belle. Arrêté et menotté par les soldats allemands, il est enfermé dans une voiture pendant que ces derniers mènent la chasse à d'autres fuyards. Profitant de sa petite taille, Charles parvient à s'extraire du véhicule en se glissant par la vitre ouverte, pour ensuite s'enfuir à toutes jambes. Il ne sera jamais repris, mais vivra caché le restant de l'occupation.<br /><br />La peur des contrôles et des arrestations est le quotidien des cherattois. Un jour, Maria Ruwet décide de se rendre en vélo chez le cordonnier à Wandre, afin de faire réparer sa chaussure. En arrivant en vue du carrefour de la Rue du Pont, elle aperçoit plusieurs camions entourés de soldats allemands en armes. Elle ralentit, regarde autour d'elle et remarque une rangée d'hommes alignés contre un mur, tandis que d'autres sont embarqués dans les camions. Maria prend peur, mais il est trop tard, elle est arrêtée par un soldat qui lui demande, en français, ses papiers. Maria lui répond qu'elle les a oublié à la maison, s'attendant au pire. Le soldat lui répond que ses parents n'apprécieraient sans doute pas qu'il l'accompagne jusque chez elle pour vérifier. Il lui indique de faire demi-tour et d'aller les chercher. Maria ne se le fait pas répéter deux fois, et rentre le plus vite qu'elle peut chez elle, sans avoir la moindre intention de revenir. De peur, elle restera cachée dans le poulailler jusqu'à la nuit tombée, mais cette aventure se terminera heureusement sans histoire.</div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="Loix_1943_Emploi_Dossin" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Loix_1943_Emploi_Dossin.jpg" width="640" height="503" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Attestation d'emploi de Pierre Loix</em></p> <div style="text-align: justify;">Le 10 mai 1940, les autorités allemandes promulguent diverses ordonnances destinées aux habitants des pays occupés, dont la Belgique.<br />Dans la pratique, l'administration belge continue de fonctionner sous l'autorité de l'administration allemande et de son armée. L'occupant garantit la sécurité personnelle et la sauvegarde des biens des habitants, en précisant que ceux qui se comporteront paisiblement et tranquillement n'auront rien à craindre. La population est autorisée à continuer ses activités habituelles; mais tout acte de sabotage, d'assistance aux ennemis du Reich ou toute attitude anti-allemande seront sévèrement punis.<br />Un décret stipule également qu'à partir de cette date, le Reichsmark, le franc belge et le belga (1 belga = 5 francs belges) deviennent monnaie légale en territoire occupé belge.<br /><br />La région de Liège, dont dépend Cheratte, est placée sous le commandement du GeneralMajor Keim, faisant office de gouverneur. Ce général logera au palais des Princes-Evêques de Liège, bâtiment qui fera office de <em><a target="_blank" title="Kommandantur" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Kommandantur">Oberfeldkommandantur</a></em>.<br /><br />A Cheratte le début de l'occupation est parsemé du retour d'évacuation de plusieurs familles, ainsi que des premières nouvelles des prisonniers de guerre. <br />Les changements dans le mode de vie nécessitent un temps d'adaptation, cette période étant difficile à vivre pour la plupart des cherattois, surtout du point de vue de l'approvisionnement en nourriture. Certains maigriront de plus de 10 kilos au début de la guerre. La vie est de plus en plus chère, et le rationnement oblige les habitants à constituer des réserves de nourriture pour l'hiver.<br /><br />Le 14 novembre, la coupe sera pleine pour les ouvriers du charbonnage du Hasard, qui se mettent en grève. Ils se plaignent du manque de nourriture, notamment des pommes de terre, du beurre et des produits laitiers. La charcuterie, la viande, les frites, les oeufs ou la patisserie, il n'en est même plus question depuis longtemps... Le lendemain, la grève cessera et les ouvriers reprendront le travail.<br /><br />Moins d'un mois plus tard, les journaux annoncent le retour au pays des premiers prisonniers. Le premier cherattois à revenir de captivité sera Pierre Loix, le 15 décembre.<br /><br /><img style="margin-right: 5px; float: left;" alt="1940_soldats_allemands" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/1940_soldats_allemands.jpg" width="311" height="275" />Le 13 décembre, une colonne allemande arrive dans le village. Plusieurs maisons sont réquisitionnées en vue de loger des militaires allemands, essentiellement à Cheratte-Bas, tandis qu'une <a target="_blank" title="Kommandantur" href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Kommandantur"><em>OrtKommandantur</em></a> est installée dans les bâtiments de l'Institut Saint-Dominique. Les anciens bureaux de l'armée belge à l'hôtel de la cité Henry sont également occupés par les allemands.<br /><br />Un officier de la Wehrmacht vient prendre ses quartiers dans la maison Ruwet, non loin du château. Cette maison hébergera plusieurs officiers pendant toute la durée de la guerre. D'abord deux belges durant la mobilisation, ensuite un allemand durant l'occupation, et enfin un américain après la libération.<br />Cet officier allemand s'appellait Kurt Fuchs, un célibataire de 29 ans originaire du Schleswig-Holstein, non loin de la frontière danoise. Il était affecté aux bureaux de l'hôtel de la cité. Egalement loin de chez lui, sa famille et sa fiancée lui enverront régulièrement des colis.<br /><br />L'hiver 1940 est assez pénible, le froid et le gel causeront du retard dans tous les types de déplacements, affectant notamment le délai de distribution du courrier. De plus, le pont de Wandre étant toujours détruit et les gelées empêchant la traversée en bateau, les cherattois travaillant à Herstal sont obligés de se rendre à Liège pour traverser la Meuse, ce qui occasionne de sérieux retards.<br /><br />La fin d'année approchant, les allemands préparent les fêtes de Noël et de nouvel an; du boeuf et du vin sont au menu. Pour les cherattois, l'humeur est moins festive, et la nourriture nettement moins abondante... les pommes de terre manquent toujours.<br /><br />Un soir de début janvier, Kurt Fuchs remarque qu'un des membres de la famille Ruwet a laissé trainer un livre dans la maison. Ce livre dépeignait les allemands, et leur Führer Adolf Hitler, sous des traits peu plaisants. Alors que les Ruwet craignent sa réaction, Kurt leur demande s'il peut emporter le livre pour le lire lors de sa prochaine garde, ce qui ne les rassure guère. Il les assure de sa confiance et de sa discrétion, et s'en va avec le livre. La journée passe sans incident. L'officier a tenu parole, ils ne seront jamais inquiétés.<br />Kurt Fuchs ne restera pas à Cheratte, il recevra bientôt son ordre de mutation pour le front russe. Quelques mois plus tard, les tenanciers du café de la gare, où Kurt se rendait souvent, viendront annoncer son décès à la famille Ruwet.<br /><br /> <hr /> Le 23 janvier 1941, le curé Depus de la paroisse Saint-Joseph est arrêté par les allemands, et emmené à la prison Saint-Léonard à Liège, où il sera emprisonné durant 44 jours, sans avoir l'aurotisation de célébrer la messe. Dans la cellule voisine, il rencontrera un autre cherattois, Jacques Dortu, également fait prisonnier par les allemands à Cheratte-Hauteurs.<br /><br /><img style="border: 1px solid #000000; margin-right: 5px; float: left;" alt="Loix_Deby_19430212" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Loix_Deby_19430212.jpg" width="342" height="491" />Au printemps, les remblais de la rive droite de la meuse sont transformés progressivement en jardins potagers par la population, constituant un apport précieux en nourriture. Le "boulevard" du Sartay est transformé en allée des pommes de terre ! Les villageois s'organisent, comme au Vinâve, où Josephine Briquet fait office de boulanger, en cuisant du pain pour tous les voisins grâce à son four électrique.<br />D'autres cherattois choisissent de se rendre dans des fermes du Limbourg ou des Ardennes pour en ramener diverses denrées indispensables. Joséphine Briquet et Juliette Deby font régulièrement l'aller-retour Cheratte-Val Mheer, se cachant parfois au bord des routes dès que des allemands ou des gendarmes sont en vue.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">La peur d'être découvert, ou pire d'être tué, ne quitte pas les esprits. Un jour où Juliette Deby et Pierre Loix reviennent de Val-Mheer en vélo chargés de ravitaillement, un avion allemand apparait dans le ciel. Les ayant repéré, il plonge vers eux dans un bruit strident. Pris de panique, Juliette et Pierre se jettent dans une haie. L'avion crache une rafale de mitrailleuses en direction de la haie. Le jeune couple prie pour que le sort les épargne, les balles sifflent tout autour d'eux. Dans un bruit sourd, l'avion se redresse juste au-dessus de leurs têtes, avant de s'éloigner. Les jeunes mariés sont en vie, et malgré cet épisode traumatisant, ils continueront à effectuer les aller-retour. En ce temps-là, la faim surpassait la peur.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">(<em>Photo de gauche: Pierre Loix et Juliette Deby en février 1943</em>)</div> <hr alt="Fin 1941 - Début 1942" class="system-pagebreak" title="Fin 1941 - Début 1942" /> <div style="text-align: justify;">Durant l'été 41, le prix de la nourriture baisse quelque peu, et les conditions de vie semblent un peu meilleures. Malgré cela, la fête à Cheratte-Bas sera supprimée cet été là. La commune organisera cependant un envoi régulier de colis pour chaque prisonnier du village, en échange de l'éternelle étiquette bleue (étiquette envoyée par le prisonnier à la famille, nécessaire à l'envoi de tout colis).<br />En plus des colis de la Croix-Rouge, les familles ont également la possibilité d'envoyer une étiquette bleue au "Secours d'hiver", une organisation créée en Belgique par l'occupant allemand durant l'hiver 1940, qui se chargera d'envoyer un colis aux prisonniers de guerre. Monsieur Dormal sera le président de la section de Cheratte.<br />Lors de la Saint-Nicolas, les parents de prisonniers cherattois seront invités au Cercle (actuel Pacific) où leur seront remis la somme de 50 francs (environ 100 euros actuels).</div> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="Deby_19410903" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_19410903.jpg" width="464" height="473" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Deux Cherattoises, Juliette Deby et Jeanne Houbart, en septembre 1941 à Liège</em></p> <div style="text-align: justify;"><br /><img style="border: 1px solid #000000; margin-right: 5px; float: left;" alt="19411201_roie_leopold_III" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/19411201_roie_leopold_III.jpg" width="356" height="501" />Le 15 décembre 1941 tôt dans la matinée, un pylone haute-tension de la ligne Bressoux-Cheratte explose. Ce pylone, fournissant de l'énergie au nord-ouest de l'Allemagne, vient d'être saboté par la résistance à l'aide de charges de dynamites. Le lendemain, à Bruxelles, le General Alexander von Falkenhausen est mis au courant de la destruction du pylone. Il téléphone ensuite au Generalleutnant S.Keim et lui ordonne de réprimer vigoureusement cet acte de sabotage.Le lendemain, la Kommandantur publiera un message dans les journaux exigeant que les coupables soient livrés aux autorités avant le 17 décembre à minuit, faute de quoi des sanctions seront prises. <br />Le 18 décembre, le General Keim donne l'ordre de faire fusiller deux condamnés en représailles. Ces condamnés sont des résistants belges détenus par les allemands. Arthur Coeme de Tilleur, qui bénéficie d'un report d'exécution annulé par l'ordre du 18 décembre; et le gendarme Guillaume Hocke de Liège, qui bénéficie d'un pardon provisoire, lui aussi annulé par cet ordre. Ils seront fusillés le 28 décembre 1941.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <p>(<em>Photo de gauche : Carte du Roi Léopold III pour l'hiver 1941</em>)</p> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Par la suite, les autorités allemandes réquisitionnent des belges afin de monter la garde auprès des pylones et du chemin de fer, de jour comme de nuit. Les gardes s'effectuent par faction de 5 heures (bientôt ramenées à 3 heures à cause du grand froid) et par groupe de 2 hommes. Tous les hommes valides sont réquisitionnés, sans distinction d'âge ni de profession. Chez les Deby, le père François (58 ans, menuisier) et son frère Edouard (41 ans) sont réquisitionnés, de même que le&nbsp; beau-fils de François, Pierre Loix (30 ans). Edouard Deby montera la garde avec le vicaire de Cheratte-Bas, tandis que Pierre Loix fera équipe avec François Verviers. La réquisition pour la garde durera tout l'hiver, jusqu'à la mi-février 1942.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <br /> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">En cette fin d'année 1941, le rationnement du charbon vient s'ajouter à celui de la nourriture. C'est à nouveau la course au ravitaillement supplémentaire pour bon nombre de cherattois, partout où ils peuvent en trouver...</div> <div style="text-align: justify;">Cheratte est recouvert de neige, et beaucoup de cherattois pratiquent la glisse sur des luges ou des traineaux, ce qui donne beaucoup de travail aux menuisiers du village. La rue Vieille Voie est tellement envahie de monde, que la commune décide d'instaurer un droit d'entrée payant. L'argent ainsi récolté sera envoyé aux prisonniers de guerre du village.<br /><br />Le printemps arrive et la saison passe sans saveur. Même les arbres fruitiers tardent à fleurir à Cheratte cette année là.<br /><br />Le 9 Juillet, le bourgmestre Dieudonné Randaxhe est démis de ses fonctions. Il est remplacé par Guillaume Chanteux, un rexiste de Cheratte-Hauteurs.<br /><br />Durant l'été 1942, comme l'été passé, la fête à Cheratte n'aura pas lieu. Pas de procession, ni de musique, ni de festivités. Tout juste deux petits caroussels pour enfants durant 15 jours, et un concert de la dramatique organisé au profit des prisonniers de guerre.<br /><br />Les conditions de vie des cherattois ne s'améliorent pas vraiment, ils doivent travailler dur pour avoir de quoi manger tous les jours. Dans une lettre du 24 août 1942, Servais Schrugers raconte qu'il travaille depuis le 16 mars 1942 dans les pneus de vélos pour 7,5 francs de l'heure, le double le dimanche. Voilà 6 dimanches d'affilée qu'il travaille, et en semaine il débute ses journées à 7h30, pour les terminer à 22h ! Certaines semaines il gagne jusqu'à 900 francs, ce qui est nécessaire pour faire vivre sa famille à cette époque.<br />En Juillet 1941, François Deby gagne 3550 francs par mois, ce qui est un bon salaire pour l'époque, la moyenne belge oscillant entre 2500 et 3000 francs. Mais pour avoir ce salaire, François est obligé de travailler très dur, souvent des journées de 12h de travail se terminant à la tombée de la nuit.<br />Le coût de la vie est toujours élevé à Cheratte: il faut 38 francs pour un pain de 900 grammes, 300 francs pour 1kg de tabac, 200 francs pour 1kg de beurre, un oeuf coûte 8 francs et un paquet de cigarettes 27,50 francs. Une paire de sabots neufs coûte 50 francs, une brosse à balai 150 francs (3 francs avant guerre !) Le prix d'un pneu de vélo neuf varie entre 450 et 800 francs, et le prix d'un tandem est de 6500 francs. Le vélo étant devenu un moyen de transport quasi indispensable !</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="Marechal_12031942_JosephM_Deuse_GinetteM_LilyMarechal" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Marechal_12031942_JosephM_Deuse_GinetteM_LilyMarechal.jpg" width="500" height="354" /></div> <div style="text-align: center;"><em>La famille Maréchal début 1942</em></div> <div style="text-align: center;"><em>(Cyril Maréchal, Joseph Deuse, Denis et Elisabeth Maréchal)<br /></em></div> <div style="text-align: center;"></div> <div style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="Deby_1942" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Deby_1942.jpg" width="515" height="364" /></div> <div style="text-align: center;"><em>La famille Deby début 1942</em></div> <div style="text-align: center;"><em>(Juliette Deby, François Deby, Edouard Deby, Jeanne Protin, Pierre Loix, Joséphine Briquet)</em></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <hr alt="Fin 1942" class="system-pagebreak" title="Fin 1942" /> <div style="text-align: justify;">Le 7 Octobre durant la nuit, Cheratte subit une longue alerte qui durera 4 heures. Les habitants rejoignent les abris, le plus souvent des caves, comme celle des Ruwet, qui abritera 23 personnes cette nuit-là. François Deby, Pierre Loix, Victor Quoidebach et Monsieur Ruwet construiront un abri pour 40 personnes dans la rue du curé, début juin 1944.<br />A Cheratte-Hauteurs, on n'hésitera pas à se réfugier dans les anciens abris fortifiés de la PFL, notamment à Hoignée. Un autre endroit plus insolite sera également utilisé par des cherattois: une grotte, située derrière la maison Woit au pied de la Voie Mélard; des dizaines de personnes s'y réfugieront. A la fin de la guerre, les galeries du charbonnage seront également utilisées comme abris, notamment peu avant la libération du village en septembre 1944.</div> <br /> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="VanAss_2010_grotte_Watt" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/VanAss_2010_grotte_Watt.jpg" width="640" height="427" /></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="VanAss_2010_grotte_Watt2" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/VanAss_2010_grotte_Watt2.jpg" width="640" height="427" /></div> <div style="text-align: center;"><em>La grotte derrière la maison Woit</em></div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> </div> <div style="text-align: justify;"><img style="border: 1px solid #000000; margin-right: 5px; float: left;" alt="degrelle_rex" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/degrelle_rex.jpg" width="166" height="233" />Le 25&nbsp; Octobre 1942, Cheratte est intégré dans le district de Wandre, rattaché au Grand Liège. Les cherattois devront à présent se rendre à la maison communale de Wandre pour les formalités administratives. Les échevins et tous les conseillers communaux doivent démissionner</div> <div style="text-align: justify;">Le bougmestre de Cheratte, le rexiste Guillaume Chanteux, est nommé chef du district de Wandre.<br /><br />Le couvre feu est instauré, entre 16h30 et 8h30. Les cherattois recouvriront leurs fenêtre de papiers foncés, évitant à tout prix que la lumière ne soit visible de l'extérieur.<br /><br /></div> <div style="text-align: justify;"> <hr /> Le 6 octobre 1942, les autorités allemandes promulguent plusieurs ordonnances relatives au travail obligatoire en Allemagne. Les jeunes gens seront les premiers visés, exception faite des ecclésiastiques, des étudiants, des mineurs, des gendarmes et des policiers.<img style="margin-left: 5px; float: right;" alt="1942_attestation_emploi" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/1942_attestation_emploi.jpg" width="205" height="320" /><br />Les cherattois réquisitionnés sont convoqués à la Werbestelle de Liège, dirigée par l'Oberst Kurth, conseiller supérieur de l'administration de guerre allemande.<br /><br />Pierre Loix est convoqué, mais en tant qu'ancien prisonnier de guerre, il sera exempté. Il devra cependant porter sur lui en permanence une attestation l'autorisant à travailler en Belgique.<br /><br />Son épouse Juliette Deby est elle aussi convoquée; elle craint qu'ils soient à nouveau séparés. Une employée de la commune de Cheratte classera son dossier, connaissant leur situation. Cette employée sera accusée à tort de collaboration à la fin de la guerre, battue et rasée en public à Cheratte.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Flore Dortu est également convoquée à Liège, où elle se rend non sans appréhension. Elle explique qu'elle s'occupe du ménage à la maison depuis le décès de sa maman. Elle sera exemptée sans en connaitre la raison, peut-être parce que son père travaille aux chemins de fer, ou bien est-ce cet ancien employé du charbonnage de Cheratte qui travaille là-bas ?</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">D'autres moins chanceux sont emmenés en Allemagne, mais certains d'entre eux refusent de s'y soustraire, comme le petit Charles Van Belle. Arrêté et menotté par les soldats allemands, il est enfermé dans une voiture pendant que ces derniers mènent la chasse à d'autres fuyards. Profitant de sa petite taille, Charles parvient à s'extraire du véhicule en se glissant par la vitre ouverte, pour ensuite s'enfuir à toutes jambes. Il ne sera jamais repris, mais vivra caché le restant de l'occupation.<br /><br />La peur des contrôles et des arrestations est le quotidien des cherattois. Un jour, Maria Ruwet décide de se rendre en vélo chez le cordonnier à Wandre, afin de faire réparer sa chaussure. En arrivant en vue du carrefour de la Rue du Pont, elle aperçoit plusieurs camions entourés de soldats allemands en armes. Elle ralentit, regarde autour d'elle et remarque une rangée d'hommes alignés contre un mur, tandis que d'autres sont embarqués dans les camions. Maria prend peur, mais il est trop tard, elle est arrêtée par un soldat qui lui demande, en français, ses papiers. Maria lui répond qu'elle les a oublié à la maison, s'attendant au pire. Le soldat lui répond que ses parents n'apprécieraient sans doute pas qu'il l'accompagne jusque chez elle pour vérifier. Il lui indique de faire demi-tour et d'aller les chercher. Maria ne se le fait pas répéter deux fois, et rentre le plus vite qu'elle peut chez elle, sans avoir la moindre intention de revenir. De peur, elle restera cachée dans le poulailler jusqu'à la nuit tombée, mais cette aventure se terminera heureusement sans histoire.</div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="Loix_1943_Emploi_Dossin" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Loix_1943_Emploi_Dossin.jpg" width="640" height="503" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Attestation d'emploi de Pierre Loix</em></p> L'occupation (2e partie, 1943-1944) 2010-05-23T12:45:43Z 2010-05-23T12:45:43Z https://cheratte.net/joomla1.5/index.php?option=com_content&view=article&id=83:loccupation-2e-partie-1943-1944&catid=101:seconde-guerre-mondiale-1939-1945&Itemid=83 Van Ass JF binote@hotmail.com <div style="text-align: justify;">Début 1943, la guerre est totale. On se bat aux quatre coins du monde, et l'Allemagne domine toujours l'Europe. Pour les cherattois rien ne change vraiment par rapport aux années précédentes, le coût de la vie est toujours aussi élevé, et la débrouillardise fait loi. Une certaine habitude s'installe, malgré l'espoir qu'un jour la guerre se termine et que la vie reprenne son cours normal.</div> <div style="text-align: justify;"><br />Le 4 février, un soldat allemand facteur est tué par une locomotive au passage à niveau de Cheratte. Il sera enterré à Visé en grandes pompes, avec musique et escorte. Le mois de février connaîtra cependant un évènement un peu plus heureux; la dramatique Cheratte-Wandre jouera la pièce "Cousin Bébert" au profit du Secours d'Hiver et de l'aide aux prisonniers.</div> <div style="text-align: justify;">.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Début mai 1943, les premiers prisonniers russes arrivent à Cheratte pour travailler dans le charbonnage. Les allemands les installent dans des baraquements le long du canal, entre la cité Henry et la Meuse. Chaque jour, les russes se rendent à la mine sous bonne escorte, et le soir venu ils chantent des airs de leur pays.</div> <div style="text-align: justify;">Ces chants laisseront un souvenir particulier dans la mémoire de plus d'un cherattois. Afin d'alléger leurs conditions de détention, la population leur fait parvenir de la nourriture. Ce petit manège ne passe pas inaperçu aux yeux des allemands, mais ces derniers laissent faire. Les prisonniers russes ne laisseront pas que leurs chants en souvenir; ils offriront des cadeaux à certains cherattois, comme à Joseph Locatelli qui recevra des cannes sculptées par leurs soins.</div> <div style="text-align: justify;">.<br />Samedi 12 juin 1943 à 10h, une grand messe est célébrée à l'église Notre-Dame. Elle marque l'inauguration de "l'exposition du prisonnier", organisée par le Secours d'Hiver, au cinéma Mosan à Cheratte-Bas. Sont exposés les photos des prisonniers cherattois, ainsi que les différents cadeaux qu'ils ont pu envoyer à leurs familles. L'exposition durera plus d'une semaine et aura un énorme succès. Les recettes permettront d'envoyer de nombreux colis supplémentaires aux prisonniers.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="19430612_expo_prisonnier" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/19430612_expo_prisonnier.jpg" width="640" height="481" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Exposition du Prisonnier à Cheratte, en juin 1943</em></p> <div style="text-align: justify;"><br />Le 24 juin dans l'après-midi, les Allemands emportent la grosse cloche (480 kg) de l'église Notre-Dame, datant de 1850. Le curé et le vicaire ne peuvent l'en empêcher. Les appareils filmant la scène sont confisqués. Un allemand donne un marteau à Toussaint Josse qui l'utilisera pour frapper sur la cloche. Les éclats sont distribués aux personnes présentes.<br />.<br />Le jour de la fêtre nationale, le 21 juillet, un groupe de cherattois hisse un drapeau belge sur la Belle-Fleur. D'autres drapeaux sont également disposés à l'entrée de la Cité, mais aussitôt retirés de peur des représailles.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="USAAF_19430817_Meuse" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/USAAF_19430817_Meuse.jpg" width="640" height="508" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Le coude de la Meuse à Cheratte est entouré d'un cercle noir</em></p> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Le 12 août, les Allemands emportent la grosse cloche (1300kg) de l'église Saint-Joseph, datant de 1902. Le curé Depus tentera vainement de les en empêcher.</div> <div style="text-align: justify;">.</div> <div style="text-align: justify;">L'été fait place à l'automne, et durant leurs soirées les cherattois du Vinâve se réunissent dans la cuisine de la vieille maman Dumoulin, baptisée "la baraque". Ils parlent les nouvelles du jour et des faits sensationnels, réunis autour d'un bon feu.</div> <div style="text-align: justify;">.</div> <div style="text-align: justify;">Les familles cherattoises fêtent Noël un peu mieux que les années précédentes; on mange les traditionnelles bouquettes, mais sans oeufs, ce qui est un peu sec.</div> <div style="text-align: justify;">.</div> <div style="text-align: justify;">C'est également durant cet hiver que Jean Donnay réalise une de ses peintures : "Neige sur Cheratte".<br /><br /> <hr /> <br />Le printemps marque un changement d'occupation pour les cherattoises. Le prix du linge étant devenu prohibitif, un grand nombre d'entre elles deviendront couturières malgré elles, ou plutôt "spécialistes du raccomodage" comme dirait Joséphine Briquet. Et d'ajouter "A Cheratte, c'est le carnaval toute l'année !" Juliette Deby écrit dans une lettre à son frère prisonnier qu'elle a récupéré une "vieille fraque jaune" dans le coffre du grenier, afin d'en faire un tablier après l'avoir teint en noir.  C'est la débrouille à tous les niveaux.<br />.<img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px; float: right;" alt="19440310_saint_joseph" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/19440310_saint_joseph.jpg" width="176" height="272" /><br />Le 10 mars, la Saint-Joseph est fêtée dans toute la Belgique en l'honneur des prisonniers de guerre. Une messe particulière est célébrée à Cheratte.<br />.<br />Le 7 avril, des ouvriers allemands, escortés par des sentinelles en armes, tentent d'emporter la seconde cloche de l'église Notre-Dame. Le curé Lambrechts et le vicaire tentent de leur bloquer le passage. La cloche est sauvée grâce à son diamètre trop petit de 2cm, elle restera à Cheratte.<br />Le 13 avril, c'est le tour de l'église Saint-Joseph. Les allemands emportent la seconde cloche de l'édifice. Le curé Depus refuse une petite cloche de substitution offerte par l'occupant.<br /><br /><img style="border: 1px solid #000000; margin-right: 5px; float: left;" alt="Belle_Fleur" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Belle_Fleur.jpg" width="205" height="307" />Le 1e mai, un groupe de cherattois composé de Marcel Levaux, Gérard Spits, Noël Gillon et Jacques Dortu (celui-là même qui fut prisonnier des allemands à Saint-Léonard en janvier 1941), décide de poser un acte symbolique en faisant flotter deux drapeaux au sommet de la Belle-Fleur : le drapeau belge des vétérans de 14-18 de Wandre, et un drapeau soviétique artisanal confectionné par des habitants de Cheratte-Hauteurs. Ils parviendront à hisser sur son sommet les deux drapeaux, bien que le soviétique ne flottera pas, la teinture appliquée sur le tissu le rendant trop lourd. Afin d'éviter que les allemands ne puissent venir retirer les drapeaux facilement, ils saboteront l'escalier de la Belle-Fleur. <br /><br />Le 26 mai, Le curé Depus se rend à Leuven et ramène une cloche de 75kg pour le prix de 7.500 francs récoltés par une trentaine de paroissiens. Le même jour dans la matinée, une explosion détruit le système de ventilation du charbonnage du Hasard. En juin, le vicaire de Cheratte-Bas quitte le village, il est nommé curé près de Namur.</div> <div style="text-align: justify;"><br />Durant l'été 1944, les nouvelles du débarquement allié redonnent espoir à la population, et aussi à la résistance. Le 23 juin, la voie de chemin de fer est sabotée, une bombe explose tuant deux soldats. Le traffic ferroviaire entre Visé et Liège est perturbé. Le 21 août, la voie ferrée est de nouveau obstruée à Cheratte.</div> <div style="text-align: justify;">.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">La rumeur de l'avancée des alliés se répand partout, les cherattois commencent à croire à une libération prochaine. Croyance qui ne tardera pas à se vérifier...</div> <div style="text-align: justify;">Début 1943, la guerre est totale. On se bat aux quatre coins du monde, et l'Allemagne domine toujours l'Europe. Pour les cherattois rien ne change vraiment par rapport aux années précédentes, le coût de la vie est toujours aussi élevé, et la débrouillardise fait loi. Une certaine habitude s'installe, malgré l'espoir qu'un jour la guerre se termine et que la vie reprenne son cours normal.</div> <div style="text-align: justify;"><br />Le 4 février, un soldat allemand facteur est tué par une locomotive au passage à niveau de Cheratte. Il sera enterré à Visé en grandes pompes, avec musique et escorte. Le mois de février connaîtra cependant un évènement un peu plus heureux; la dramatique Cheratte-Wandre jouera la pièce "Cousin Bébert" au profit du Secours d'Hiver et de l'aide aux prisonniers.</div> <div style="text-align: justify;">.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Début mai 1943, les premiers prisonniers russes arrivent à Cheratte pour travailler dans le charbonnage. Les allemands les installent dans des baraquements le long du canal, entre la cité Henry et la Meuse. Chaque jour, les russes se rendent à la mine sous bonne escorte, et le soir venu ils chantent des airs de leur pays.</div> <div style="text-align: justify;">Ces chants laisseront un souvenir particulier dans la mémoire de plus d'un cherattois. Afin d'alléger leurs conditions de détention, la population leur fait parvenir de la nourriture. Ce petit manège ne passe pas inaperçu aux yeux des allemands, mais ces derniers laissent faire. Les prisonniers russes ne laisseront pas que leurs chants en souvenir; ils offriront des cadeaux à certains cherattois, comme à Joseph Locatelli qui recevra des cannes sculptées par leurs soins.</div> <div style="text-align: justify;">.<br />Samedi 12 juin 1943 à 10h, une grand messe est célébrée à l'église Notre-Dame. Elle marque l'inauguration de "l'exposition du prisonnier", organisée par le Secours d'Hiver, au cinéma Mosan à Cheratte-Bas. Sont exposés les photos des prisonniers cherattois, ainsi que les différents cadeaux qu'ils ont pu envoyer à leurs familles. L'exposition durera plus d'une semaine et aura un énorme succès. Les recettes permettront d'envoyer de nombreux colis supplémentaires aux prisonniers.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="19430612_expo_prisonnier" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/19430612_expo_prisonnier.jpg" width="640" height="481" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Exposition du Prisonnier à Cheratte, en juin 1943</em></p> <div style="text-align: justify;"><br />Le 24 juin dans l'après-midi, les Allemands emportent la grosse cloche (480 kg) de l'église Notre-Dame, datant de 1850. Le curé et le vicaire ne peuvent l'en empêcher. Les appareils filmant la scène sont confisqués. Un allemand donne un marteau à Toussaint Josse qui l'utilisera pour frapper sur la cloche. Les éclats sont distribués aux personnes présentes.<br />.<br />Le jour de la fêtre nationale, le 21 juillet, un groupe de cherattois hisse un drapeau belge sur la Belle-Fleur. D'autres drapeaux sont également disposés à l'entrée de la Cité, mais aussitôt retirés de peur des représailles.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <p style="text-align: center;"><img style="border: 1px solid #000000;" alt="USAAF_19430817_Meuse" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/USAAF_19430817_Meuse.jpg" width="640" height="508" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Le coude de la Meuse à Cheratte est entouré d'un cercle noir</em></p> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">Le 12 août, les Allemands emportent la grosse cloche (1300kg) de l'église Saint-Joseph, datant de 1902. Le curé Depus tentera vainement de les en empêcher.</div> <div style="text-align: justify;">.</div> <div style="text-align: justify;">L'été fait place à l'automne, et durant leurs soirées les cherattois du Vinâve se réunissent dans la cuisine de la vieille maman Dumoulin, baptisée "la baraque". Ils parlent les nouvelles du jour et des faits sensationnels, réunis autour d'un bon feu.</div> <div style="text-align: justify;">.</div> <div style="text-align: justify;">Les familles cherattoises fêtent Noël un peu mieux que les années précédentes; on mange les traditionnelles bouquettes, mais sans oeufs, ce qui est un peu sec.</div> <div style="text-align: justify;">.</div> <div style="text-align: justify;">C'est également durant cet hiver que Jean Donnay réalise une de ses peintures : "Neige sur Cheratte".<br /><br /> <hr /> <br />Le printemps marque un changement d'occupation pour les cherattoises. Le prix du linge étant devenu prohibitif, un grand nombre d'entre elles deviendront couturières malgré elles, ou plutôt "spécialistes du raccomodage" comme dirait Joséphine Briquet. Et d'ajouter "A Cheratte, c'est le carnaval toute l'année !" Juliette Deby écrit dans une lettre à son frère prisonnier qu'elle a récupéré une "vieille fraque jaune" dans le coffre du grenier, afin d'en faire un tablier après l'avoir teint en noir.  C'est la débrouille à tous les niveaux.<br />.<img style="border: 1px solid #000000; margin-left: 5px; float: right;" alt="19440310_saint_joseph" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/19440310_saint_joseph.jpg" width="176" height="272" /><br />Le 10 mars, la Saint-Joseph est fêtée dans toute la Belgique en l'honneur des prisonniers de guerre. Une messe particulière est célébrée à Cheratte.<br />.<br />Le 7 avril, des ouvriers allemands, escortés par des sentinelles en armes, tentent d'emporter la seconde cloche de l'église Notre-Dame. Le curé Lambrechts et le vicaire tentent de leur bloquer le passage. La cloche est sauvée grâce à son diamètre trop petit de 2cm, elle restera à Cheratte.<br />Le 13 avril, c'est le tour de l'église Saint-Joseph. Les allemands emportent la seconde cloche de l'édifice. Le curé Depus refuse une petite cloche de substitution offerte par l'occupant.<br /><br /><img style="border: 1px solid #000000; margin-right: 5px; float: left;" alt="Belle_Fleur" src="https://cheratte.net/joomla1.5/images/stories/Documents/WW2/Belle_Fleur.jpg" width="205" height="307" />Le 1e mai, un groupe de cherattois composé de Marcel Levaux, Gérard Spits, Noël Gillon et Jacques Dortu (celui-là même qui fut prisonnier des allemands à Saint-Léonard en janvier 1941), décide de poser un acte symbolique en faisant flotter deux drapeaux au sommet de la Belle-Fleur : le drapeau belge des vétérans de 14-18 de Wandre, et un drapeau soviétique artisanal confectionné par des habitants de Cheratte-Hauteurs. Ils parviendront à hisser sur son sommet les deux drapeaux, bien que le soviétique ne flottera pas, la teinture appliquée sur le tissu le rendant trop lourd. Afin d'éviter que les allemands ne puissent venir retirer les drapeaux facilement, ils saboteront l'escalier de la Belle-Fleur. <br /><br />Le 26 mai, Le curé Depus se rend à Leuven et ramène une cloche de 75kg pour le prix de 7.500 francs récoltés par une trentaine de paroissiens. Le même jour dans la matinée, une explosion détruit le système de ventilation du charbonnage du Hasard. En juin, le vicaire de Cheratte-Bas quitte le village, il est nommé curé près de Namur.</div> <div style="text-align: justify;"><br />Durant l'été 1944, les nouvelles du débarquement allié redonnent espoir à la population, et aussi à la résistance. Le 23 juin, la voie de chemin de fer est sabotée, une bombe explose tuant deux soldats. Le traffic ferroviaire entre Visé et Liège est perturbé. Le 21 août, la voie ferrée est de nouveau obstruée à Cheratte.</div> <div style="text-align: justify;">.</div> <div style="text-align: justify;"></div> <div style="text-align: justify;">La rumeur de l'avancée des alliés se répand partout, les cherattois commencent à croire à une libération prochaine. Croyance qui ne tardera pas à se vérifier...</div>