La seconde guerre mondiale vue depuis Cheratte
Il y a maintenant 70 ans, l'Europe était en guerre... une guerre qui allait dégénérer en conflit mondial. Le second du 20e siècle, et heureusement le dernier que Cheratte ait eu à subir. Quel était le contexte de l'époque ? Bon nombre d'excellents ouvrages, de films ou de site internet traitent de la seconde guerre mondiale à différents niveaux. Nous ne nous intéresserons ici qu'aux évènements ayant eu lieu à Cheratte, ou ayant eu une incidence directe sur la vie du village ou de ses habitants. La plupart des cherattois ayant connu cette période difficile de notre histoire ne sont plus parmi nous aujourd'hui. Certains reposent dans un des cimetière du village, alors que d'autres en sont partis pour ne jamais plus y revenir. Nous avons cependant voulu retrouver les quelques derniers témoins de cette époque, afin de tenter de vous faire revivre les tristes évènements de ces années là; pour que leur histoire et celle de notre village durant cette guerre ne soient pas oubliés. A ces témoignages sont venus s'ajouter les résultats de mes recherches dans divers ouvrages et sites internet, et l'appui de bon nombre de documents et archives d'époque que j'ai en ma possession ou qui m'ont été généreusement prêtés.
Notre site présentera cette période sous différents articles, dont voici la liste :
Ces articles ne vous seront pas présentés d'un bloc, mais petit à petit, tout au long de cet été 2010.
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Mis à jour (Jeudi, 09 Septembre 2010 09:24) L'avant-guerre
A cette époque Cheratte était un village paisible, dominé par l'activité du charbonnage. Le charbonnage du Hasard employait plus de 1500 ouvriers. La direction avait également mis en chantier plusieurs travaux importants sur le site de Cheratte (les puits n°2, la cité Henry et le port dans les années 20, et le puits n° 3 fin des années 30), ce qui semblait assurer un avenir radieux. Le charbonnage n'était pas la seule opportunité de travail pour les cherattois à l'époque. Certains travaillaient aux Aciéries de la Meuse, à la FN ou dans d'autres entreprises de la région. La politique de grands travaux du gouvernement a également permis à bon nombre de cherattois de trouver facilement du travail, notamment dans les travaux du canal Albert, de la rectification de la Meuse, ou encore lors de la modernisation des fortifications de Liège. Tout cela sans oublier les petits artisans et les commerçants qui étaient très nombreux à Cheratte. Quelques évènements particuliers émaillèrent la vie des cherattois : En 1930, début des travaux de creusement du canal Albert. Le Canal sera inauguré le 30 juillet 1939 par le Roi Léopold III. La première ligne d'autobus régulière traverse Cheratte-Bas. En 1933, destruction de l'ancienne maison communale (construite en 1846), après que la commune ait fait l'achat de la maison de Mr. Buschgens, directeur du chantier naval pour en faire la nouvelle maison communale (actuelle Justice de Paix). En 1935, la rive droite de la Meuse est endiguée, suite aux inondations de 1926. Le "coude" de la Meuse à Cheratte devra également être rectifié. Les travaux d'endiguement dureront trois ans, tandis que ceux de la rectification ne seront terminés qu'après la guerre. Ces travaux sonneront le glas des activités du passage d’eau. En 1938, on remet en état la route Liège-Maastricht. Les pavés font place à l'asphalte sur la grand route traversant le village. C'est également cette année là que Cheratte verra arriver un des premiers grands groupes de travailleurs immigrés, environ 800 polonais. En 1939, une entreprise liégeoise (Travhydro) est chargée de travaux auprès des forts de Liège. Les surveillants des chantiers sont installés dans des baraquements à Cheratte. Durant l'été 39, lors de l'exposition internationale de l'eau à Liège, la Reine Wilhelmine des Pays-Bas visite le port de Cheratte à bord du yacht du directeur du charbonnage, monsieur Henry.
Retrouvez une collection de documents cherattois datant d'avant-guerre ici
Mis à jour (Jeudi, 06 Mai 2010 13:55) Carte de la PFL
Carte montrant les différentes fortifications du secteur Barchon-Meuse de la Position Fortifiée de Liège en 1940.
Afficher PFL Barchon Meuse sur une carte plus grande Mis à jour (Mercredi, 05 Mai 2010 15:36) Cheratte dans la position fortifiée de Liège
Durant la seconde guerre mondiale, Cheratte n'a jamais été un objectif militaire. Notre village présentait, fort heureusement, peu d'intérêt pour les belligérants.
Il faisait néanmoins partie de la Position Fortifiée de Liège (PFL), une zone composée d'un ensemble d'ouvrages défensifs, destinée à protéger notre pays d'une éventuelle invasion venant de l'est ou du nord-est. La PFL était divisée en différents secteurs, prenant en général pour repère les différents forts belges. Ainsi, Cheratte faisait partie du secteur "Barchon-Meuse" (BM). Dans les années 30, notre gouvernement ordonna la construction (ou la transformation) de différents abris bétonnés sur toute la PFL. Certains se trouvaient sur le territoire de Cheratte. En voici une courte présentation :
En plus de ces abris, il existe d'autres témoins du système de défense belge de l'époque. A plusieurs endroits du village, nous pouvons encore voir des "Bornes Cointet" dont le but était d'interdire le passage de véhicules.
Bornes Cointet en bas de la Voie Mélard et du Thier Noël
Une Belle-Fleur fortifiée ?
L'observatoire OP 206 ne fut jamais construit, pour la simple raison qu'il était impossible à construire. Une étude réalisée par la 3e direction du Génie et des Fortifications montre que l'observatoire aurait pesé 350 tonnes (il s'agissait de deux abris placés côte à côte). Or, la charpente en béton armé de la belle fleur ne pouvait recevoir qu'une charge de 100 tonnes.
Mis à jour (Mercredi, 05 Mai 2010 15:31) La mobilisation
Le 1e septembre 1939, l'Allemagne nazie envahit la Pologne. Quelques jours plus tard, la France et l'Angleterre déclarent la guerre à l'Allemagne, déclenchant ainsi la seconde guerre mondiale. Le Roi Léopold III annonce la neutralité de la Belgique, mais la mobilisation générale est malgré tout déclarée. Bon nombre de cherattois devront quitter leurs familles pour rejoindre leurs régiments. photo de gauche : Jean Fromont mobilisé, entouré des frères Kariger dispensés du fait de leur profession. (1) photo centrale : François Maréchal mobilisé dans l'Aéronautique militaire belge. photo de droite : Dédica Deby fit son service militaire dans la cavalerie, mais il fut mobilisé dans la Garde territoriale Anti-aérienne de Liège, pour s'occuper des chevaux. (2) (1) Le gouvernement belge libéra de la mobilisation les catégories suivantes : - les mineurs. (2) La grande majorité des canons de l'époque étant toujours tractés par des chevaux.
Dédica Deby (4e à partir de la gauche) lors de son service dans le 1e Régiment de Lanciers. Suite à la mobilisation, le 3e bataillon du 1e Régiment de Ligne prend ses quartiers dans le village. Le Quartier-Général du bataillon s'installe à l'hôtel de la Cité, tandis que plusieurs maisons du village sont occupées par les soldats belges. Le Cercle (actuel café Pacific, Rue de Visé) est occupé par un peloton de la 9e Compagnie. A Cheratte-Hauteurs, l'aumônier militaire, l'abbé Closset, installe un cinéma parlant pour distraire les mobilisés dans la salle Braham. Soldats belges à Hoignée pendant la mobilisation
Carte de ravitaillement délivrée à Cheratte le 11 décembre 1939. Comme cadeau de mariage en novembre 1938, Pierre Loix reçoit son avis de mutation en vue de sa prochaine mobilisation. Le 8 décembre 1939, il rejoindra son régiment à Liège.
Mis à jour (Samedi, 08 Mai 2010 07:53) |
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